Réduction du contingent tchadien au Sahel : les vraies raisons


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Soldats tchadiens
Soldats tchadiens

Le retrait de 600 soldats tchadiens de la force du G5 Sahel ne procède pas du hasard. Au-delà des raisons stratégiques, des motifs économiques sous-tendent également cette décision.

La réduction de moitié de l’effectif des troupes tchadiennes qui entraient dans la composition de la force du G5 Sahel continue de susciter des questions, en dépit des explications fournies, samedi dernier par le porte-parole du gouvernement du Tchad, Abderaman Koulamallah. Ces interrogations s’appuient notamment sur le fait que la décision du retrait de 600 soldats rappelés de la fameuse zone des « trois frontières » intervient à un moment où cette zone fait l’objet de multiples attaques djihadistes depuis plusieurs semaines, et où la mobilisation devrait être totale.

Mais pour Abdoulaye Barry, un chercheur, spécialiste du Sahel, qui s’est confié à RFI, il n’y a pas péril en la demeure. Cette décision des autorités tchadiennes est plutôt mue par la quête de plus d’efficacité et la nécessité de réduire les charges économiques qu’implique la présence de tout le contingent sur les terrains d’opération au Sahel. « Le bataillon tchadien est venu avec des moyens militaires très lourds, notamment des chars à chenilles qui ne peuvent pas se déplacer facilement dans le Sahel face à des terroristes qui utilisent des motos et des pick-up », a-t-il déclaré.

Selon Abdoulaye Barry, « il y a la dimension économique aussi, qu’il est très difficile d’entretenir parce que le G5 est confronté à des défis économique… Donc aujourd’hui, on redimensionne la force pour la rendre mieux adaptée au défi, avec des moyens légers et du même type que ceux que les terroristes utilisent sur le terrain ».  L’intervention du chercheur, en soulevant le problème économique, apporte un peu plus de lumière sur cette décision prise par la partie tchadienne.

Plus loin, Abdoulaye Barry expose certaines raisons qui pourraient justifier l’intensification des attaques djihadistes dans le Sahel, depuis quelques semaines : « Vous avez vu aujourd’hui, les attaques se sont multipliées ; l’année dernière effectivement, on a eu un répit, car les deux groupes islamistes, le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, NDLR) et l’État islamique étaient en train de se combattre, mais cette année, les combats ont diminué d’intensité sur le terrain et donc les terroristes ont le temps d’attaquer ».

A lire : G5 Sahel : le Tchad réduit l’effectif de ses soldats de moitié

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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