RED-Tabara répond aux affirmations de Ndayishimiye sur l’appui du Rwanda


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Le Président burundais, Evariste Ndayishimiye
Le Président burundais, Evariste Ndayishimiye

Le groupe rebelle burundais RED-Tabara a balayé les accusations du Président Évariste Ndayishimiye selon lesquelles le Rwanda supporterait leur mouvement, persistant sur le fait que leur lutte est uniquement soutenue par le peuple burundais qui comprend sa légitimité.

Dans une interview le 25 mars, Ndayishimiye a soutenu que le Rwanda se préparait à attaquer le Burundi via la RDC et les rebelles de RED-Tabara. Dans une déclaration publiée sur X, les rebelles ont catégoriquement contesté avoir reçu un quelconque soutien du Rwanda ou de toute source extérieure.

« Comment le Rwanda peut-il soutenir RED-Tabara alors qu’il est en négociations avancées avec le Burundi pour régler leurs différends ? RED-Tabara peut assurer au Président Ndayishimiye que si nous avions un soutien autre que celui du peuple, il ne serait plus là à râler toute la journée », a affirmé Patrick Nahimana, porte-parole militaire du groupe.

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« Le Président Évariste Ndayishimiye sait pertinemment que RED-Tabara ne bénéficie d’aucun soutien du Rwanda ; notre lutte est soutenue uniquement par le peuple burundais, qui en comprend la légitimité ». Les rebelles accusent Ndayishimiye d’utiliser le Rwanda comme bouc émissaire pour détourner l’attention des problèmes internes.

Le Rwanda dément les allégations

Le ministère rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a rejeté les allégations du Président burundais, soulignant que les deux pays mènent actuellement des efforts diplomatiques pour résoudre leurs différends. « Cette déclaration du Président du Burundi est regrettable, d’autant plus que les autorités militaires et de renseignement des deux pays sont actuellement en discussion et se sont même accordées sur la nécessité d’une désescalade militaire et verbale », a révélé le ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe dans un post X, le 25 mars.

Il a également évoqué les récents échanges diplomatiques avec son homologue burundais en marge de la réunion ministérielle conjointe CAE-SADC au Zimbabwe, le 17 mars, affirmant que les deux parties étaient unies dans leurs efforts pour apaiser les tensions. « Le Rwanda poursuivra, malgré tout, son engagement en faveur de la paix avec le Burundi et dans la région des Grands Lacs, tout en espérant un peu de calme et de sérénité dans les propos officiels de l’autre côté de l’Akanyaru », a ajouté Nduhungirehe.

« Cette déclaration du Président du Burundi est regrettable »

Le groupe rebelle a accusé Ndayishimiye de faire deux poids, deux mesures et l’a critiqué pour avoir prôné des négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23, tout en refusant d’engager des pourparlers directs avec le groupe rebelle burundais. « Pourquoi n’applique-t-il pas la même leçon qu’il enseigne à son voisin ? », s’est questionné le groupe.

Les rebelles ont reproché Ndayishimiye d’accuser à plusieurs reprises le Rwanda pour détourner l’attention des crises politiques internes, le qualifiant d’« épouvantail opportuniste » utilisé pour tromper le peuple burundais et la communauté internationale. Ils ont invité le Président burundais à reconsidérer sa position et à entamer un dialogue pour résoudre la crise politique au Burundi, qui persiste depuis 2015.

Formé en 2011, le RED-Tabara compterait entre 500 et 800 combattants et serait à l’origine de la plupart des attaques meurtrières au Burundi depuis 2015.

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