Depuis quelques mois, nos axes routiers tendent à devenir des rings de boxe, sur lesquels, les fonctionnaires du corps de la police camerounaise et les civils, pour la plupart des taximen et moto-taximen, s’affrontent, sous le regard impuissant des passants. Les causes évoquées sont entre autres : le refus de présentation des dossiers du véhicule y compris de la police d’assurance, le défaut de visite technique, la non observance du code de la route, les surcharges des passagers et bagages…
Et pour mettre fin à cette situation qui commence à s’étendre sur l’ensemble du territoire national, un point de presse conjoint MINAT-DGSN a été tenu le vendredi 10 septembre 2021, dans la salle des conférences du ministère de l’Administration Territoriale.
On a noté la présence à cette rencontre avec les hommes et femmes de média, du Délégué Général à la Sureté Nationale Martin Mbarga Nuele, ccompagné pour la circonstance d’une équipe de collaborateurs. Pour sa part le MINAT était accompagné du Secrétaire Général Yves Christian Edoa Effa, du Directeur des affaires politiques en charge de la gestion des libertés publiques, Salomon Issanda Issanda, du Chef de la Division des Affaires juridiques, et du Directeur des Ressources financières et matérielles.
Selon le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, « ces actes de violence de toute nature perpétrés contre les agents de police en plein exercice de leurs fonctions à travers le pays, parfois physiques, irresponsables et méprisants ont atteint des limites inacceptables et ne seront désormais plus tolérés ».
« Le Cameroun est un Etat de droit et la loi de la jungle ne saurait y prospérer. Les juridictions compétentes veilleront au rétablissement de la justice. Le DGSN (Directeur général à la sûreté nationale) a toujours prêté une oreille attentive à tout litige concernant un agent de police. Un numéro vert, le 15 00, est d’ailleurs prévu à cet effet », a-t-Il poursuivi.
« Tout individu surpris en train d’exercer des violences ou des voies de fait contre un policier en plein exercice de ses fonctions fera désormais face à toute la rigueur de la loi, et c’est peine perdue d’essayer de s’enfuir ou de se cacher. A cet effet l’article 156 de la loi n° 2016/007 du 12 Juillet 2016 portant code pénal, modifié et complété par la loi n° 2019/020 du 24 Décembre 2019, régit les violences faites à fonctionnaire et expose à des peines privatives de liberté et des amandes. Au-delà donc de ses fonctions, la seule tenue qu’arbore un agent de police dans l’exercice de ses fonctions représente l’Etat, et s’attaquer à lui, c’est s’attaquer à l’Etat », a-t-il conclu.
Le MINAT a donc fermement instruit à tous les gouverneurs de régions, de gérer rigoureusement les cas de personnes qui portent atteinte à l’État de cette façon. Car le respect des lois et des forces de sécurité constitue une garantie pour la protection et la sécurité des personnes et des biens.
« Comme dans tous les corps de métier, il y a des brebis galeuses. Un agent de police est un agent de la socialisation. C’est à la maison qu’on apprend à respecter l’autorité, à combattre la corruption sous toutes ses formes. Qu’y a-t-il pour une moindre infraction constatée, au lieu d’être conseillé en douceur, que l’on vous oblige à corrompre, et au cas où cela échoue, vous êtes violenté, vos clefs de contact arrachées, l’agent se place devant votre véhicule, le moteur ronflant», déclare un taximan.
« De l’autre côté, le conducteur, sachant qu’il n’a pas encore la recette du patron, qu’il a plusieurs bouches à nourrir, la scolarisation, les cas de maladie et autres charges à régler, et qu’il travaille sous un soleil accablant ou sous une pluie battante, celui-ci perd souvent la tête et se livre d’abord aux injures, puis à la bagarre. Retenons que des fois, le conducteur est poussé à bout par l’agent de police, dont la formation à la base ne respecte plus les canons de la police originelle », poursuit-il.