Les menaces d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’exécuter les quatre otages français détenus au Niger depuis 2010, n’intimident pas la France. Ce jeudi, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, fait savoir que la France apportera « un soutien logistique » à une intervention militaire au Nord-Mali, contrôlé depuis six mois par les islamistes.
La France défie Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Malgré le chantage de l’organisation terroriste, la France n’est pas intimidée. Ce mercredi, Aqmi a menacé la France et ses otages détenus au Niger depuis 2010. Le groupe armé reproche à Paris d’inciter à « envahir » le Nord-Mali. Ce qui n’a pas empêché le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian d’affirmer sur I-télé que la France apportera « un soutien logistique » à une intervention militaire au Nord-Mali, contrôlé depuis six mois par les islamistes.
L’organisation terroriste a assuré que cette prise de position risquait d’aboutir à « la mort des otages » français et à « davantage de malheurs » pour la République française. Jean-Yves Le Drian a tenu à montrer sa détermination à régler rapidement ce conflit au Nord-Mali. Ce n’est « pas acceptable » et « nous ne pouvons pas laisser faire ça ». « Nous ne laisserons pas faire l’évolution (…) qui aboutit à la constitution d’une espèce de sanctuaire terroriste par des bandes organisées se réclamant d’Al-Qaïda au Mali », a prévenu le ministre français de la Défense. Et de souligner « c’est notre sécurité qui est en jeu à moyen terme ».
L’intervention militaire au Nord-Mali « revient d’abord aux Africains mais manifestement c’est en cours de gestation », a précisé Jean-Yves Le Drian. L’aide de la France sera logistique : « du matériel mais pas des hommes, du soutien indirect à l’opération », fait savoir le ministre français de la Défense. Avant d’insister : « Nous disons très clairement que nous voulons sauver nos otages, et que les moyens sont mis en œuvre pour le faire ».
Les modalités d’une intervention militaire
Le premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra l’a encore confirmé ce mercredi, en visite officielle à Paris, Bamako préfère que la base de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’installe dans la banlieue de Bamako, la capitale du Mali, et se concentre uniquement sur la protection de son personnel civil et militaire. « Nous avons suffisamment de troupes, ce qui nous manque c’est le renseignement, l’aspect logistique et la formation (…), le Mali aura aussi besoin de logistique, d’armes, de formation et de renseignement pour la phase de reconquête du nord », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement malien invite par ailleurs la communauté internationale à agir au plus vite. « Le temps est du côté des terroristes. Plus nous prenons du temps, plus ils ont l’opportunité de faire des dégâts, de s’enraciner, de peaufiner leur stratégie », s’est-il insurgé auprès de l’AFP.
La réunion de la Cedeao, débutée ce lundi à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, avait pour objectif de trouver un terrain d’entente entre l’organisation ouest-africaine et les autorités maliennes. Mais pour l’heure, les divergences restent intactes. Les responsables militaires africains estiment qu’une intervention armée nécessite du personnel civil et militaire. Le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, reçu à l’Elysée mardi par le président français François Hollande, partage le même avis.
Le sort du Nord-Mali, et des otages français, est donc suspendu au compromis que doivent trouver la Cedeao et les autorités maliennes, portant sur les modalités d’une intervention militaire contre les islamistes d’Al-Qaïda. Pendant ce temps, les châtiments corporels se multiplient contre les populations de cette zone du Sahel.
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