Jean Varret – En mai 1967, dans le sud du Nigeria, les Ibo proclament leur indépendance et baptisent leur province « Biafra ».
Le gouvernement nigérian met aussitôt en place un blocus. Débute une guerre civile qui va durer deux ans et demi et provoquer la mort de plus d’un million de personnes. Ce premier conflit « médiatique » est raconté ici par ceux qui l’ont vécu : leaders biafrais, conseillers français, militaires et médecins.
Né en 1936, Jean Varret sort major de l’école militaire de Saint-Cyr et participe à la guerre d’Algérie. En 1968, le président Bongo, qui soutient le Biafra, demande protection à la France. Le capitaine Varret est alors envoyé au Gabon, où il commande une compagnie de parachutistes. Il raconte ici son implication dans le conflit biafrais, dans une Afrique encore marquée par la présence coloniale française et où le « système » Foccart est à son apogée.
Il évoque sa mission à Libreville, qui consistait à protéger l’aéroport où transitait l’aide française, notamment les armes, acheminées également par bateaux. La tentation de s’impliquer totalement et d’intervenir directement dans l’aide aux Biafrais est alors grande. Dans une situation africaine qui n’a rien de simple, Jean Varret découvre le monde des mercenaires, le monde de Foccart, un univers séduisant pour ce soldat professionnel qui côtoie alors les « soldats de l’ombre » et comprend mieux comment une politique officielle peut être doublée par une politique parallèle. Petit à petit, Varret et ses hommes sont impliqués davantage dans des opérations logistiques où les grades et les ordres écrits n’ont plus d’importance, où les mercenaires comme Van Rosen ou Bob Denard sont quasiment des personnages officiels.
Pour expliquer le soutien de la France au Biafra, Jean Varret évoque le « complexe » de Fachoda, c’est-à-dire la volonté de la France de contrecarrer l’influence britannique en Afrique à tout prix.
Diffusion : 10h10 , 21h55
Mercredi 31 décembre 2003
Chaîne Histoire
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