Les banques sénégalaises et maliennes sont à court de petites coupures. La Banque de France, qui fabrique les francs CFA, préférerait faire tourner la planche à billets pour l’euro.
Impossible de se procurer des petites coupures, excepté au marché noir, au Sénégal et au Mali. La banque de France, qui gère la fabrication des billets de la zone franc, a donné sa priorité à l’euro. Elle ne peut plus répondre à la demande des banques africaines en matière de francs CFA. Une situation qui devrait durer jusqu’au premier semestre 2002.
Au 1er janvier 2002, l’Europe se dotera d’une monnaie commune. Exit les francs français, les pesetas espagnols ou autre escudos portugais, voilà l’euro. Il s’agit pour chacun de changer ses deniers contre la nouvelle devise. Un formidable chassé-croisé auquel la Banque de France se prépare en faisant tourner nuit et jour les nouvelles planches à billets. Au détriment de celles du franc CFA.
Pénurie de billets de 1 000 et 5 000 F CFA
Aux guichets des banques de Dakar ou de Bamako, plus moyen de se procurer de petites coupures. Les billets de 1 000 et 5 000 F CFA (10 et 50 FF) se font rares. Situation cocasse pour ces temples de la monnaie incapables de répondre à cette basique transaction financière. Les demandes adressées à la Banque de France pour leur fournir les précieuses liquidités restent lettre morte.
Le problème est que des pays comme le Sénégal ou le Mali reposent sur un système économique basé essentiellement sur des échanges à petite échelle. Les petites coupures sont donc primordiales au bon fonctionnement de la société. Elles s’échangent de mains en mains sur les marchés, dans les nombreuses échoppes de rue installées à même le trottoir ou simplement pour prendre le bus. Une nécessité qui favorise le développement d’un marché noir. Et moyennant une commission de 1 000 F CFA (1 FF) au Mali, des agents de change clandestins vous proposeront de vous faire la monnaie sur vos gros billets. Un mal pour un bien.