Réchauffement climatique : l’Afrique du Nord est la plus touchée sur le continent


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Le réchauffement climatique relève de l’activité humaine. C’est la conclusion du quatrième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dont la rencontre s’est achevée, ce vendredi, à Paris. A l’instar du reste du monde, le continent africain se réchauffe, notamment dans sa partie septentrionale.

L’Argentine Matilde Rusticucci est météorologue et l’un des auteurs du rapport adressé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), à la fin de la rencontre de Paris, aux décideurs politiques. Son objectif : tirer la sonnette d’alarme sur l’ampleur du réchauffement climatique, en fournissant des données scientifiques, et les inciter à prendre les mesures qui s’imposent pour lutter contre ce fléau. Selon les conclusions des spécialistes du climat, les températures moyennes mondiales augmenteront de 3% au cours de ce siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître au rythme actuel. Le rapport du GIEC indique également que de 1906 à 2005, la planète s’est réchauffée de 0,74 degrés. Les prévisions du GIEC envisagent, pour les vingt prochaines années, une hausse des températures de 0,2 degrés par décennie.

Afrik.com : Quelle est la principale conclusion du rapport que vous avez publié ce vendredi ?

Matilde Rusticucci :
Le réchauffement climatique observé ces cinquante dernières années est dû à l’activité humaine, notamment aux émissions de gaz carbonique, l’un des principaux responsables de l’effet de serre. Ces émissions sont liées à la consommation de pétrole et aux changements dans l’utilisation des terres, ce qui correspond à la transformation d’espaces naturels en terres agricoles.

Afrik.com : La responsabilité des pays africains semble plus évidente quand il s’agit du dernier point que de la consommation d’énergies fossiles…

Matilde Rusticucci :
Bien évidemment, les pays développés sont ceux qui consomment le plus de pétrole. Seulement, l’effet est global parce que l’atmosphère n’a pas de frontières.

Afrik.com : Quelles sont les prévisions pour l’Afrique ?

Matilde Rusticucci :
Les projections faites pour la période 2020-2029 prévoient un accroissement des températures de 1 à 1,5 degrés dans le nord du continent et dans un partie du Sud, et de 0,5 à 1 pour le reste de l’Afrique. Pour la fin du siècle, cette hausse sera de plus de 4 degrés. En Afrique du Nord, les précipitations risquent de baisser toute l’année alors que dans le Sud, elles ne devraient baisser que durant l’hiver. Cette sècheresse pourrait influer sur les ressources disponibles en eau. Ces aspects feront l’objet des travaux du groupe de travail n°2 qui publiera en avril ses conclusions sur les conséquences du réchauffement climatique.

Afrik.com : Le nord du continent semble se réchauffer plus rapidement que le reste du continent. Pourquoi ?

Matilde Rusticucci :
C’est une tendance générale, les terres qui se situent dans le nord de la planète se réchauffent plus rapidement que le reste, comme nous l’avions constaté dans le passé. Le pôle nord se réchauffe plus que le reste de la planète.

Afrik.com : Quelles sont les solutions dont diposent les pays africains face à ce phénomène ?

Matilde Rusticucci :
La meilleure façon pour les pays africains de lutter serait de mettre la pression sur les autres (rires). L’idéal étant de maintenir les émissions de gaz carbonique constantes. C’est la meilleure solution pour ralentir le phénomène du réchauffement climatique. Il faudrait également mesurer l’impact de toute activité humaine dans chaque région. Savoir, par exemple, l’impact de la construction d’une maison…

Afrik.com : Mesurer, c’est justement l’une des difficultés majeures de l’Afrique. Les pays africains rencontrent d’énormes difficultés pour collecter les données météorologiques qui leur permettront de suivre et d’analyser le réchauffement climatique…

Matilde Rusticucci :
Effectivement, quand nous faisons des études qui concernent le continent africain, nous sommes souvent confrontés à un problème de disponibilité des données. Pour démontrer que le réchauffement climatique est dû à l’activité humaine, nous nous sommes basés sur que qu’aurait due être une évolution naturelle des températures et ce qu’elle est actuellement. C’est la différence entre ces deux courbes qui nous permettent de tirer la conclusion à laquelle nous sommes parvenus. Mais de 1900 à 1950, nous avons quelques doutes parce que nous n’avions pas, pour l’Afrique, des données concernant cette période. Ce problème s’est aussi posé à nous pour l’Amérique Latine.

Afrik.com : L’Afrique sera l’une des principales victimes du réchauffement climatique à cause de la sècheresse alors qu’elle n’y est pour rien. Pourquoi est-elle si vulnérable ?

Matilde Rusticucci :
Cela tient à sa géographie. C’est une zone continentale et les terres s’assèchent plus vite que les zones immergées. Les études démontrent aussi un assèchement plus rapide dans les parties sub-tropicales, région du globe dans laquelle est située l’Afrique.

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