L’idée est évoquée au sein du cabinet de Joseph Kabila et « considérée » au sein de celui d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat RD Congolais pourrait rencontrer son homologue français le 12 septembre prochain à Paris.
Une étape sur un trajet qui le conduirait (le conditionnel est toujours de mise…) à New York où se tiendra l’assemblée générale annuelle des Nations Unies.
Une réunion spécifique sur la RDC devrait d’ailleurs se tenir à l’ONU le 18 septembre 2017, même s’il n’est pas question pour le président congolais d’y assister en personne.
Pour l’heure, la présidence française n’a ni confirmé, ni infirmé cette information. Et pour cause, la perspective d’une venue de Joseph Kabila à Paris ne manquerait pas de susciter des troubles importants à l’ordre public. La diaspora congolaise est en effet vent debout contre ce « président illégitime », hors mandat depuis le 20 décembre 2016, et qui ne donne aucun signe tangible de vouloir quitter le pouvoir.
Les autorités françaises redoutent par-dessus tout la mobilisation des « combattants » qui sont parvenus à faire annuler, coup sur coup, en juillet dernier, les concerts parisiens de deux des plus grandes « stars » de la musique congolaise, Fally Ipupa et Héritier Watanabe, en organisant des manifestations violentes en plein Paris, réprimées par les forces de police.
Dans les rangs de l’opposition et de la société civile RD congolaises, on s’interroge sur le sens de cette venue qui « risque d’être présentée comme une victoire par la diplomatie de Joseph Kabila », indique un responsable d’un mouvement citoyen RD congolais.
Chacun garde en mémoire qu’une semaine seulement après son entrée en fonction, une délégation française, comptant notamment dans ses rangs Franck Paris, le « Monsieur Afrique » de l’Elysée, s’était rendue à Lubumbashi pour y rencontrer des responsables du régime. Une venue qui n’avait pas manqué de susciter des polémiques alors que le pouvoir congolais est régulièrement accusé de malmener ses opposants et d’entretenir le chaos dans le pays afin de permettre à Joseph Kabila de se maintenir coûte que coûte dans son fauteuil de président.
Les autorités françaises pêcheraient-elles par excès de pragmatisme afin d’obtenir des avancées diplomatiques sur le dossier RD congolais qui semble s’enliser ? Certains évoquent l’argument pur justifier l’éventuelle venue de Joseph Kabila dans la capitale française le 12 septembre prochain. Mais dans les milieux d’affaires, une autre explication est avancée. Une négociation portant sur l’attribution de nouveaux blocs pétroliers en Ituri est actuellement en cours à Kinshasa. Et le groupe français Total, qui dispose déjà de concessions dans l’ex-province orientale, située à la frontière avec l’Ouganda et le Soudan du Sud, chercherait à y renforcer ses positions…