Condamné à vingt ans de travaux forcés et détenu à la prison centrale de Makala, Vital Kamerhe est dans une situation critique. Sa santé s’est dégradée au point où sa vie ne tiendrait qu’à un fil.
Le principal allié et toujours directeur de Cabinet du Président Félix Tshisekedi est mal en point. L’état de santé de Vital Kamerhe, qui purge une peine de vingt ans de prison, en attendant son procès en appel, s’est considérablement dégradé, ces derniers jours. L’information a été confirmée par le ministre de la Justice par intérim en personne. « Je vous rassure que Kamerhe est encore à Kinshasa, d’ailleurs nous avons été alerté par le directeur de la prison qui nous a parlé de son état de santé. Nous avons compris, nous sommes descendu pour le voir et nous avons remarqué que sa santé n’est pas bonne. Kamerhe est dans une situation pas très confortable », a déclaré Bernard Takahishe.
Le ministre n’exclut pas la possibilité d’une évacuation du président de l’UNC : « Il est sérieusement malade, et ça nécessite qu’il puisse bénéficier de soins appropriés pour que sa situation s’améliore. Sinon, ça risque d’être une catastrophe. Nous allons devoir étudier les choix possibles. S’il est nécessaire de le faire évacuer, on n’hésitera pas, compte tenu de son état de santé », a-t-il enchaîné. Le média belge Le Soir donne quelques détails sur l’état réel du principal allié de Félix Tshisekedi : « Hospitalisé au centre Nganda à Kinshasa, il aurait perdu 18 kilos, sa tension serait tombée à 8,5 et, inconscient, il a été placé sous assistance respiratoire ».
Dans le procès « travaux des 100 jours » où Vital Kamerhe et ses co-accusés ont été condamnés pour avoir détourné environ 50 millions de dollars destinés à l’acquisition de maisons préfabriquées, de nouveaux éléments sont apparus depuis quelques semaines, prouvant que les maisons ont été bel et bien payées et sont juste bloquées en Angola et en Zambie, la RDC ne s’étant pas encore acquitté des frais de douanes pour que les cargaisons soient enlevées. Ces nouveaux éléments ont été confirmés publiquement par le Premier ministre congolais, Sylvestre Ilunga qui déclarait, le 29 octobre dernier, sur les antennes de la RTNC : « Le gouvernement congolais se trouve aujourd’hui dans une position délicate, dans la mesure où la commande a été exécutée, même si les droits de douane restent toujours en souffrance ».
Vital Kamerhe aurait-il, comme ses partisans le clament depuis le début de l’affaire, victime d’une machination politique ? La question n’est sans doute pas déplacée. S’il finissait par avoir lieu, le procès en appel, repoussé sans cesse depuis des semaines, fixerait les uns et les autres. Espérons qu’il ait lieu du vivant du directeur de cabinet dont la vie ne tient plus qu’à un fil, un fil que tient Félix Tshisekedi, seule personne ayant le pouvoir d’ordonner l’évacuation de son principal allié.