RDC : Vital Kamerhe désormais conjugué au passé ?


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Vital Kamerhe
Vital Kamerhe

Félix Tshisekedi vient de pourvoir au remplacement de Vital Kamerhe qui, jusque-là demeurait son directeur de Cabinet, en dépit des liens de la détention. Le Président congolais serait-il en train de tourner définitivement la page Kamerhe ?

A l’heure où il est en train de réussir le coup de se constituer une nouvelle majorité, après avoir mis fin à la coalition FCC-CACH, le Président congolais, Félix Tshisekedi, prend une décision qui pourrait être lourde de sens quand on y regarde de très près. Il a nommé, ce lundi 25 janvier 2021, Guylain Nyembo, précédemment directeur de Cabinet adjoint, en charge des Questions économiques et de la Reconstruction, au poste de directeur de Cabinet, un poste occupé jusqu’alors par son principal allié, Vital Kamerhe, malgré son incarcération, depuis avril 2020 dans le cadre de l’affaire des travaux des 100 jours.

Le moment choisi par Félix Tshisekedi pour prendre une pareille décision ne semble pas anodin. L’actualité politique congolaise est en effet agitée par la question de l’Union sacrée dont le Président congolais a appelé à la constitution, après avoir sonné le glas de la coalition FCC-CACH. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à part quelques remous observés au sujet de la répartition des postes, tout va pour le mieux pour le premier citoyen congolais. Les ralliements fusent de toutes parts. Que ce soit parmi les personnes les plus insoupçonnées du FCC, ou parmi les autres forces de l’opposition comme Lamuka, l’Union sacrée de Félix Tshisekedi recrute suffisamment d’adhérents.

Dans ces conditions, a-t-on encore réellement besoin d’un allié aussi gênant que Vital Kamerhe, à qui on a promis, aux termes des accords de Nairobi, de passer le témoin en 2023 ? L’adage ne dit-il pas que quand on finit de sucer l’orange, on jette sa peau ?
Le sort de Vital Kamerhe sur la tête de qui pèse une lourde condamnation à 20 ans de servitude pénale, dans un dossier visiblement vide et apparemment plus politique que judiciaire, semble désormais scellé. Sauf retournement extraordinaire de situation. 

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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