RDC : violents affrontements entre le M23 et les Wazalendo à Kalembe


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Rebelles du M23
Des rebelles du M23

Dans l’est de la RDC, la situation reste préoccupante. Alors que sur le plan diplomatique, les négociations piétinent, sur le terrain, les armes dictent leur loi. Comme ce fut le cas, ce dimanche entre éléments du M23 et Wazalendo à Kalembe en province du Nord-Kivu.

À Kalembe, une ville située dans la province du Nord-Kivu dans l’est de la RDC, les armes ont crépité ce dimanche. Les éléments du M23 étaient aux prises avec la milice pro-gouvernementale des Wazalendo. Selon des sources locales, c’est au petit matin, vers 5 heures heure locale que les affrontements ont commencé, à la suite d’une attaque surprise du M23. Ce dernier visait des positions stratégiques des Wazalendo dans la région. La riposte des Wazalendo qui ont lancé une contre-attaque dans l’après-midi du dimanche n’a pas réussi à déloger le M23 qui revendique la prise de cette nouvelle localité.

Une situation confuse

Pour l’instant, la situation demeure confuse à Kalembe. Si les rebelles du M23 réclament la prise de contrôle de la ville, comme le confirme la société civile, les autorités du territoire de Walikale où se trouve Kalembe n’ont pas encore officiellement reconnu cet état de fait. Un des responsables de ce territoire, Kabaki Alimasi, a toutefois confié à Reuters que le M23 a bel et bien pris le contrôle de Kalembe après avoir stationné à 10 km de la ville pendant près de huit mois. Mais, le porte-parole du Nduma Defense of Congo-Renovated (NDC-R), un des groupes armés opérant dans le Nord-Kivu et allié aux FARDC, a, pour sa part, réfuté tout contrôle du M23 sur Kalembe : « Nous contrôlons toujours Kalembe. Nous avons délogé les rebelles dans une contre-attaque et ils ont perdu une dizaine de combattants », a-t-il soutenu.

Des populations déplacées

Les affrontements n’ont pas épargné les populations civiles. Des sources sanitaires évoquent pas moins de 14 blessés parmi les civils. Une partie de la population, fuyant les combats, s’est déplacée pour trouver refuge dans la ville de Pinga toujours dans le territoire de Walikale. Au cours de cette seule année, au moins 940 000 personnes ont dû se déplacer à cause de la guerre à l’est de la RDC. Ce qui porte le nombre total de déplacés à plus de 6.4 millions de personnes, selon des chiffres avancés il y a quelques semaines par Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Si la prise de Kalembe est confirmée, ce serait une prise importante pour le mouvement rebelle puisqu’elle est une porte ouverte sur Walikale, un territoire réputé pour ses nombreuses mines d’or et de cassitérite jusque-là contrôlées par les FARDC et les milices alliées.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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