RDC : vers un retour du M23 ?


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Deux membres du renseignement et deux policiers de la République démocratique du Congo (RDC) ont été tués, mardi, par des assaillants armés dans la ville de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu, à l’est du pays. Certains témoins les ont identifiés comme des membres de l’ex-mouvement rebelle M23.

Les tueurs seraient-ils membre de l’ex-mouvement rebelle M23 ? C’est ce qu’affirment certains témoins de l’attaque, ce mardi17 mars 2015, quand des hommes armés ont fait irruption dans un hôtel de Bunagana, dans le Nord-Kivu. Ils ont tiré à bout portant sur le chef du groupement local et le numéro deux de l’Agence nationale de renseignement (ANR) dans cette ville de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). La mort de deux policiers est également à déplorer, rapporte un communiqué de la société civile, selon la Voix de l’Amérique.

Des membres du M23, selon certains témoins

Les victimes venaient contrôler l’hôtel Rucaca afin d’identifier d’éventuels membres du groupe rebelle M23, alertées par des informations. Alors qu’ils pénétraient dans l’établissement dans la matinée, des hommes armés ont surgi et les ont tué.

Le gouverneur de la province, Julien Paluku, a annoncé que le responsable de cet hôtel avait été interpellé mais que l’identité des assaillants étaient toujours inconnues. « C’est encore tôt pour tirer des conclusions », a-t-il déclaré.

Des membres de la société civile ont indiqué avoir reconnu des membres de l’ex-mouvement rebelle M23. La ville de Bunagana était le fief principal de ce groupe armé, très actif dans la région, entre mai 2012 et novembre 2013, date de leur défaite militaire face à l’armée congolaise et aux Casques bleus de l’ONU. L’information n’a pas été confirmée de source officielle.

Un processus de paix en difficulté

Le 5 novembre 2013, le M23, dernière rébellion tutsi en date dans la région, avait annoncé officiellement « mettre un terme à sa rébellion », tentant de s’engager dans un processus politique. Le gouvernement congolais et cette rébellion avaient signé, en décembre 2013, les Déclarations de Nairobi, comprenant deux déclarations : une signée par le M23 qui marquait la dissolution de la rébellion et l’autre signée par le gouvernement de RDC où il s’engageait à mettre en place un processus de démobilisation, désarmement, réinsertion sociale pour les anciens combattants et à présenter au Parlement congolais une loi d’amnistie.

En janvier dernier, le représentant du M23 chargé de la mise en œuvre de ces déclarations avait démissionné du processus, reprochant au gouvernement de ne pas tenir ses promesses. Un rapport des Nations Unies a critiqué les progrès limités réalisés autour de l’application des Déclarations de Nairobi, ce mardi.

Plusieurs centaines de combattants de la rébellion avaient fui le Nord-Kivu pour se réfugier notamment en Ouganda et au Rwanda où ils sont toujours présents aujourd’hui.

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