RDC : vers un accord minier avec les États-Unis ?


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Félix Tshisekedi, Président de la RDC
Félix Tshisekedi, Président de la RDC

La RDC négocie avec les États-Unis un accord sur l’exploitation de ses ressources minières stratégiques. Le président Félix Tshisekedi le présente comme un partenariat « gagnant-gagnant ».

Cependant, cet accord soulève des questions sur ses impacts économiques et géopolitiques.

Un accord stratégique pour contrer l’influence chinoise

Lors de récentes interviews accordées à Fox News et Le Figaro, Félix Tshisekedi a confirmé que des discussions sont en cours avec Washington pour un partenariat minier. L’objectif affiché est de renforcer la transformation locale des minerais en RDC, plutôt que de se contenter de les exporter à l’état brut. Cette stratégie rappelle l’accord renégocié avec la Chine l’année dernière, dans lequel Kinshasa tentait d’obtenir de meilleures conditions pour l’exploitation de ses ressources.

Mais l’aspect économique de cet accord n’est qu’une partie du puzzle. En cherchant un partenariat avec les États-Unis, la RDC espère aussi contrebalancer la présence chinoise dominante dans son secteur minier. Washington voit d’un bon œil cette opportunité, car les minerais congolais, notamment le coltan, le cobalt et le lithium, sont essentiels aux technologies de pointe et à la transition énergétique.

Une opportunité pour le soutien américain contre le M23 ?

Au-delà des intérêts économiques, cette initiative s’inscrit dans un contexte politique tendu. Depuis janvier, le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a intensifié ses offensives dans l’est du pays et mis en difficulté l’armée congolaise. Dans ce cadre, la RDC espère que ce rapprochement avec Washington lui vaudra un soutien accru face aux rebelles.

Si le président Tshisekedi n’a pas donné de détails sur une éventuelle contrepartie américaine, il a évoqué des « moyens de pression » que les États-Unis pourraient exercer sur Kigali. Selon certaines sources, cet accord pourrait inclure une assistance militaire américaine à la RDC, sous forme de formation et d’équipement pour ses forces armées.

Un projet ambitieux, mais des obstacles majeurs

Si cette alliance avec Washington semble prometteuse, elle n’est pas sans difficultés. Le climat des affaires en RDC demeure un frein majeur pour les investisseurs américains, qui restent prudents face à l’instabilité politique et réglementaire du pays. De plus, la mise en place d’une chaîne de transformation locale des minerais demande d’importants investissements et une infrastructure que Kinshasa peine encore à développer.

Par ailleurs, l’impact géopolitique de cet accord pourrait susciter des tensions avec d’autres partenaires étrangers, notamment la Chine, qui ne verrait pas d’un bon œil cette incursion américaine sur un marché qu’elle domine depuis des années.
Alors que les négociations s’intensifient, la question reste ouverte : cet accord minier entre la RDC et les États-Unis aboutira-t-il réellement ? Et surtout, permettra-t-il à Kinshasa de transformer ses richesses naturelles en levier de développement durable et de stabilisation régionale ?

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