Les ADF ont encore frappé dans la nuit de dimanche à lundi à Kitshanga, un village de la chefferie de Watalinga, elle-même située en territoire de Beni (province du Nord-Kivu). Un lourd bilan humain oscillant entre 19 et 26 morts.
Les attaques des groupes armés continuent d’endeuiller l’Est de la RDC, notamment la province du Nord-Kivu. Dans la nuit de dimanche à ce lundi, des éléments des ADF, un groupe rebelle ougandais qui s’est installé dans l’Est de la RDC depuis sa défaite par l’armée de Yoweri Museveni, se sont attaqués à des populations civiles. Des sources locales rapportent que les assaillants ont fait du « porte-à-porte pour tuer à l’arme blanche les occupants des maisons ciblées ». Selon les propos de Maurice Musaidi, vice-président de la société civile de Watalinga, les éléments des ADF se sont appliqués à ligoter leurs victimes avant de les exécuter.
Un bilan assez lourd
Intervenue pour arrêter le massacre, l’armée a pu éliminer 6 assaillants. Ce qui fait un total de 19 morts, puisque 13 civils tombés ont été décomptés. Mais, ce nombre confirmé par Actualite.cd et Anadolu n’est pas validé par toutes les sources locales. Puisque Radiookapi.net par exemple parle de 26 morts retrouvés aux premières heures de ce lundi.
En dehors des morts, des civils et même un élément des FARDC auraient été faits prisonniers par les rebelles. Par ailleurs, plusieurs villageois qui fuyaient l’attaque et allaient en direction de l’Ouganda, se seraient noyés dans la rivière Lamiya. Les assaillants ont également brûlé au moins sept maisons, à en croire le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole des opérations Sokola 1. Toujours selon le militaire, l’armée a réussi à libérer plusieurs otages, dont un nourrisson.
Des attaques fréquentes des ADF
Ce n’est pas la première fois que la chefferie de Watalinga qui abrite d’ailleurs le quartier général des opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise contre les ADF, subit la furie de ces rebelles. Le 14 février 2022, par exemple, une attaque des mêmes rebelles ayant fait une dizaine de morts et incendié des maisons, a provoqué la fuite des habitants des villages Muholia et Bhundinangalo qui se sont rapidement vidés. L’attaque de cette nuit a entraîné une paralysie des activités dans la localité, ce lundi.
Cette insécurité qui dure des années dans l’Est de la RDC (provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri) est l’un des problèmes cruciaux sur lesquels doivent se pencher les candidats présidents de la République. A l’occasion des joutes électorales du 20 décembre 2023.