Muhangi, une localité située à une centaine de kilomètres de Lubero Centre, dans le Nord-Kivu, a été le théâtre d’une attaque meurtrière mercredi 15 janvier. Les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) ont tué au moins trente-deux civils, selon un bilan provisoire rapporté par la société civile locale ce jeudi.
L’attaque, qui a eu lieu aux environs de 16 heures, a été marquée par une violence extrême. Les rebelles ont utilisé des machettes pour massacrer leurs victimes, parmi lesquelles figure le chef du groupement de Bulengya, tué dans le village voisin de Mapanga alors qu’il revenait d’une mission d’itinérance. Plusieurs autres personnes ont été blessées, tandis que des habitants de localités proches, notamment Makoko, Masakoti et Mambangu, sont portés disparus.
Face à cette tragédie, une psychose s’est emparée de la région. Les populations des localités voisines ont massivement fui leurs habitations, cherchant refuge à Vusamba, Musienene, Musimba, Kyambogho, Kimbulu et dans la ville de Butembo. Ce déplacement massif reflète l’intensité de la peur et la détérioration de la situation sécuritaire dans cette partie du pays.
Appels à une intervention immédiate
La société civile et le comité local de protection communautaire de la chefferie des Baswagha ont appelé les autorités militaires à agir rapidement pour traquer les assaillants et restaurer la sécurité dans cette région meurtrie. « Nous demandons aux forces armées de prendre des mesures concrètes et de traiter la menace des ADF avec autant de sérieux que celle des rebelles du M23 », ont déclaré des représentants locaux.
Les autorités militaires, contactées par Radio Okapi, ont confirmé l’attaque sans toutefois fournir davantage de détails. Cette absence d’informations approfondies ajoute à l’inquiétude des habitants et des observateurs quant à la capacité des forces de sécurité à prévenir de telles atrocités.
Un contexte de violence persistante
Le Nord-Kivu, depuis des années, est le terrain d’opérations de divers groupes armés, dont les ADF. Ces derniers, d’origine ougandaise, ont multiplié les attaques contre les populations civiles, semant terreur et désolation. La dernière attaque en date à Muhangi vient rappeler la vulnérabilité des populations face à ces violences récurrentes.
Alors que la communauté internationale appelle à une stabilisation de la situation dans l’Est de la RDC, les habitants de Muhangi et des environs continuent de vivre dans la peur, espérant une action décisive pour mettre fin à ce cycle infernal. Une mobilisation rapide des forces armées congolaises et de leurs partenaires s’avère essentielle pour protéger les civils et restaurer la paix dans cette région tourmentée. Ceci d’autant plus qu’avec le changement des responsables à la tête de l’armée, un changement de stratégie face au M23 s’observe sur le terrain.