RDC : une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui ne débouche sur aucune décision concrète


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Conseil de sécurité de l'ONU ok
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Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni en urgence pour discuter une nouvelle fois de la situation en République Démocratique du Congo (RDC), où les tensions et violences ne cessent d’augmenter. Cette réunion, marquée par l’expression de vives inquiétudes, a une fois de plus révélé l’incapacité du Conseil à prendre des mesures concrètes face à la crise. En dépit de la demande de la RDC pour des sanctions à l’encontre des rebelles du M23 et du Rwanda, aucun progrès réel n’a été enregistré. La réunion, qui s’est étendue sur plus de trois heures, s’est terminée sans qu’aucune décision décisive ne soit prise.

L’appel désespéré de la ministre des Affaires étrangères congolaise

Devant les membres du Conseil de sécurité, la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayi Kwamba Wagner, n’a pas caché son mécontentement. Elle a dénoncé l’inaction persistante du Conseil, l’accusant de se limiter à observer la situation sans prendre de mesures pour y remédier. Avec un ton ferme et résolu, elle a exprimé l’impatience du gouvernement congolais face à l’absence de résolution claire pour mettre fin aux violences qui dévastent le pays. Elle a exigé une série de sanctions contre les responsables politiques et militaires rwandais impliqués dans cette agression, y compris un embargo sur les exportations de ressources naturelles en provenance du Rwanda.

Selon elle, il est également impératif que les combats cessent et que les troupes rwandaises se retirent de la RDC. Le discours de la ministre congolaise s’est montré particulièrement critique envers l’ONU, qu’elle a accusée de se contenter de mots et de déclarations sans agir. Elle a insisté sur le fait qu’il était temps de passer des débats théoriques à des actions concrètes, soulignant que la paix, la sécurité et le respect du droit international étaient les principes fondamentaux qui devraient guider l’action de l’ONU. À ses yeux, rester inactif face à la mort de milliers de civils est tout simplement inacceptable.

Le Rwanda, un acteur clé dans l’escalade de la violence

Pour Thérèse Kayi Kwamba Wagner, la situation en RDC a atteint un point de non-retour. Le Rwanda, selon elle, prépare un véritable carnage, agissant avec une brutalité rappelant les heures les plus sombres de l’histoire de la région. Elle a évoqué une déclaration qu’elle avait faite le 26 janvier, dans laquelle elle mettait en garde contre une nouvelle intensification des violences. À l’époque, elle redoutait que des événements tragiques ne surviennent, et aujourd’hui, ses avertissements se sont tragiquement réalisés. Elle a dénoncé la prise de contrôle de la ville de Goma par les rebelles du M23, un groupe qu’elle considère comme terroriste.

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En l’espace de seulement 48 heures, plus de 4000 personnes ont perdu la vie dans cette ville, une situation qu’elle considère comme un exemple frappant de ce qui se passe lorsque des groupes armés parviennent à imposer leur domination criminelle dans une zone urbaine. La ministre congolaise a souligné que le Conseil de sécurité, qui se limite à observer cette situation dramatique, doit cesser de se cacher derrière des excuses telles que des prétextes culturels ou des compromis interminables. Selon elle, ces hésitations ont des conséquences tragiques pour les populations civiles, qui continuent de souffrir et de mourir sous les coups des rebelles soutenus par le Rwanda.

Le Conseil de sécurité face à ses responsabilités

Face aux accusations formulées par la ministre, les membres du Conseil de sécurité ont exprimé, une nouvelle fois, leur inquiétude face à la situation en RDC. Ils ont unanimement condamné les agissements des rebelles du M23 et souligné l’implication du Rwanda dans le conflit. L’ambassadeur de France a évoqué la possibilité d’une résolution, précisant que des discussions étaient en cours. Cependant, il est apparu clairement que, malgré la reconnaissance unanime de l’urgence de la situation, aucun texte n’était prêt à être soumis au vote.

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Les membres du Conseil de sécurité ont pris acte de la situation, mais une fois encore, la paralysie a été de mise. Les discussions sur un projet de résolution sont loin d’aboutir, et pour le moment, aucune action concrète ne semble se profiler à l’horizon. Le Conseil semble pris au piège d’un véritable dilemme : d’une part, il est conscient de l’urgence humanitaire et de l’implication du Rwanda dans les violences, mais d’autre part, il n’a pas encore trouvé de consensus sur les mesures à adopter.

Les violences se poursuivent de ravager la RDC

La RDC continue de subir les conséquences dramatiques d’un conflit qui dure depuis des années, exacerbées par l’ingérence étrangère. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon les autorités congolaises, continuent de semer la terreur dans l’est du pays, faisant des milliers de victimes parmi la population civile. Face à cette situation, la communauté internationale est à la croisée des chemins. Les appels à l’action se multiplient, mais l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU semble persister.

Le gouvernement congolais, de son côté, reste fermement engagé dans sa demande de sanctions contre ceux qui soutiennent les rebelles, en particulier le Rwanda. Mais à ce jour, ces demandes sont restées sans réponse concrète. La RDC se retrouve ainsi dans une situation de plus en plus désespérée. Et les violences continuent de ravager le pays.

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