L’annonce d’une «rencontre consultative» entre le Président congolais, Félix Tshisekedi, et les rebelles qui sèment la terreur à l’Est suscite l’indignation au sein de la classe politique en République Démocratique du Congo.
C’est une nouvelle qui défraie la chronique. Sur demande des chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est, une «rencontre consultative» entre le Président congolais, Félix Tshisekedi, et les rebelles de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est prévue, ce vendredi 22 avril, au Kenya. Objectif, selon la Présidence : «les appeler à adhérer à l’option de la paix avant l’engagement militaire».
Le premier à réagir à cette nouvelle est Martin Fayulu. «Il est inadmissible qu’on laisse M. Félix Tshisekedi livrer le pays entre les mains des groupes armés instrumentalisés. L’incompétence notoire de ceux qui ont usurpé le pouvoir du peuple est en train de peser lourd sur l’avenir de notre pays», a écrit l’opposant. Pour sa part, Seth Kikuni, ancien candidat au scrutin présidentiel de 2019, estime que «Felix Tshisekedi n’est pas obligé de tout essayer au risque de mettre en péril l’indivisibilité de notre pays».
L’autre réaction est celle du député Juvénal Munobo, cadre du parti Union pour la nation congolaise (UNC) et membre de la coalition au pouvoir. «Je n’encourage pas vraiment des rencontres directes entre dirigeants de la Région et groupes armés, qui ressemblent fort à des négociations (…) La solution c’est d’investir dans les FARDC (plus de moyens et de motivation pour les militaires)», a-t-il déclaré sur sa page.
Dans la soirée du jeudi 21 avril, les chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est se sont rencontrés dans un Mini-Sommet régional sur la sécurité en République Démocratique du Congo. Selon des sources officielles, les participants à ces assises «ont pris l’engagement de mutualiser leurs forces afin de mettre définitivement fin à l’activisme des groupes armés locaux en RDC». A l’issue de ces assises, le Président kényan, Uhuru Kenyatta, annoncé avoir «gracieusement accepté d’accueillir et de fournir un soutien logistique aux consultations à Nairobi».
L’annonce de cette rencontre dite «consultative» intervient alors que l’armée congolaise poursuit le combat contre les rebelles du M23, au Nord-Kivu, dans l’Est du pays. Le 10 avril dernier, ce groupe rebelle a, dans un communiqué de presse, annoncé son retrait de ses positions défensives d’avant le 6 avril 2022 « pour permettre la prise en charge de ses préoccupations à travers un dialogue franc et fructueux avec le Gouvernement de la République».