![Foule à Goma 1 Foule à Goma](https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2025/02/foule-a-goma-1-696x392.jpg)
Une semaine presque jour pour jour après avoir sécurisé la prise de Goma, l’AFC/M23, mouvement politico-militaire antigouvernemental qui poursuit son avancée sur le terrain, a tenu son premier meeting populaire à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu. Le Stade de l’unité n’a pu contenir la foule venue en masse.
C’est devant une foule impressionnante que l’AFC/M23 a tenu ce jeudi 6 février son premier meeting populaire, presqu’une semaine jour pour jour après avoir ravi la ville aux mains des FARDC et de leurs alliés, un patchwork rassemblant les troupes de la SADC, du Burundi, des FDLR et plus trois cents mercenaires européens.
Le Stade de l’unité était bien trop petit pour contenir toute la foule. La grande majorité des personnes, des dizaines de milliers, se sont donc massées aux abords.
Du jamais-vu à Goma
À se demander comment Félix Tshisekedi a pu obtenir ici même lors de l’élection présidentielle de décembre 2023 plus de 80 % des voix, selon les résultats officiels. Car cette mobilisation très forte de la population est sans doute davantage le signe, à ce stade en tout cas, du rejet de son régime qu’une adhésion à la rébellion.
#RDC : Foule (très) impressionnante à #Goma ce jeudi pour le 1er « meeting populaire » de l’@afcongo/#M23 depuis la prise de la ville la semaine dernière.
Le Stade de l’unité ne pouvant contenir toute la foule, la grande majorité des personnes se sont massées aux abords.
À se… pic.twitter.com/NkygKiFrnO— Adrien Seyes (@adrienseyes) February 6, 2025
« Ce meeting est sans doute un tournant sur le plan symbolique car la mobilisation a été très forte. Elle montre que l’AFC/M23, ce n’est pas le diable« , explique un professeur de l’Université Libre de Bruxelles. Et de souligner que « ce n’est pas sous la pression ou la contrainte que l’on peut déplacer de telles foules. »
La satisfaction se lisait à l’évidence sur les visages des dirigeants de l’AFC/M23. « Actuellement, nous sommes ici, chers habitants de Goma. Préférez-vous que je m’arrête ou que je continue ? Et si oui, jusqu’ où ?« , a lancé à la foule, en l’haranguant, un Corneille Naanga, leader de l’Alliance Fleuve Congo, mué pour l’occasion en tribun. A Kinshasa !, a répondu en coeur celle-ci, galvanisée.
A Kinshasa !
Hier, mercredi 5 novembre, le mouvement politico-militaire a nommé un nouveau gouverneur pour le Nord-Kivu, ainsi qu’un maire pour Goma. Parallèlement, il a poursuivi son avancée sur le terrain dans la province voisine du Sud-Kivu en s’emparant de Nyabibwe. Ce jeudi, c’est Kalehe, une localité importante située à 30 kilomètres de Bukavu, qui est tombée entre leurs mains. Si les rebelles avancent aussi vite, c’est parce que, contrairement à ce qui s’était passé ces derniers mois dans le Nord-Kivu avant la chute de Goma, ceux-ci ne rencontrent quasiment aucune résistance dans la province voisine du Sud-Kivu.
Demain, vendredi 7 février, une réunion conjointe EAC-SADC se tiendra sur la situation à l’est de la RDC dont Félix Tshisekedi a tout à redouter. Par voie de communiqué, l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta, qui pilote le processus de Nairobi, a prévenu : si un dialogue est nécessaire entre Kinshasa et Kigali, celui-ci n’est pas suffisant. Un autre est indispensable : entre Congolais. Et le M23 devra y participer. Ce que M. Tshisekedi a toujours refusé jusqu’à présent. Mais acculé militairement, isolé diplomatiquement et affaibli politiquement, il pourrait bientôt n’avoir plus le choix.