La RDC fait face à une épidémie majeure de variole du singe, avec plus de 400 décès signalés, alertant les autorités sanitaires et la communauté internationale.
En République Démocratique du Congo (RDC), une nouvelle épidémie de variole du singe, désormais appelée Mpox, sème la terreur. Avec plus de 11 000 cas recensés et 450 décès, le pays est en état d’alerte. La propagation rapide de cette maladie dans 25 des 26 provinces congolaises inquiète les autorités sanitaires. La province de l’Équateur, à l’ouest du pays, est particulièrement touchée, comme l’a confirmé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Une nouvelle souche plus mortelle et contagieuse
L’origine de la variole du singe en RDC remonte aux années 1970, mais la situation actuelle présente des caractéristiques plus inquiétantes. Le Dr Cris Kasita, en charge des opérations de riposte contre le Mpox en RDC, révèle que la transmission de la maladie se fait désormais d’homme à homme, contrairement à la contamination initiale par des animaux infectés. « Nous sommes à plus de 800 notifications hebdomadaires de cas de Mpox« , explique-t-il. Cette évolution pose un défi majeur pour les autorités sanitaires qui luttent pour contenir l’épidémie.
L’une des caractéristiques alarmantes de cette nouvelle souche est son impact sur les enfants. Dans des centres de réfugiés, comme celui de Goma, jusqu’à 50 % des enfants sont atteints. Le docteur Pierre-Olivier Ngadjole, conseiller médical pour l’ONG Medair, souligne la facilité avec laquelle le virus se transmet parmi les enfants qui jouent ensemble et ont des contacts physiques fréquents. Les fermetures d’écoles n’ont pas suffi à enrayer la propagation dans les quartiers et les camps de déplacés.
Mesures d’urgence et préoccupations mondiales
Face à cette crise sanitaire, le gouvernement congolais a pris des mesures d’urgence pour tenter de stopper la chaîne de transmission. Le Dr Kasita appelle la population à prendre conscience de la gravité de la situation et à suivre scrupuleusement les recommandations sanitaires pour éviter une catastrophe encore plus grande. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a également exprimé ses inquiétudes, mettant en garde contre la menace mondiale que représente cette nouvelle souche de variole du singe.
L’épidémie ne se limite pas aux frontières de la RDC. Le Burundi voisin est déjà touché, et il y a des craintes quant à une possible extension de la maladie à d’autres pays africains tels que le Soudan, la Centrafrique, l’Angola et la Zambie. En Afrique du Sud, 20 cas ont été signalés récemment, dont trois mortels. Cette situation renforce l’urgence d’une réponse coordonnée au niveau régional et international pour prévenir une crise sanitaire de grande ampleur.