Une manifestation visant à protester contre la loi électorale a fait douze blessés, ce vendredi à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo.
Environ 200 personnes ont répondu à l’appel de l’opposition, de la société civile et des autorités religieuses pour protester contre la révision de la loi électorale en République Démocratique du Congo. Des manifestations près du palais du peuple, le siège du Parlement, dispersées par la police. Les heurts ont fait environ douze blessés.
Les tensions sont nées d’une dissonance de positions entre deux camps. Les opposants au pouvoir, ainsi que les églises catholique et protestante évoquent un préalable qui consiste à dégager un consensus sur les grandes options de la loi électorale avant de penser à son examen par le Parlement. Seulement, la majorité s’est limitée à leur demander de transmettre leurs observations au bureau de l’Assemblée nationale, dans des correspondances écrites.
C’est dans ce contexte de forte tension que se sont ouverts au Parlement, depuis le mois d’avril, les débats sur la révision de la loi électorale. Pour le pouvoir du Président Félix Tshisekedi, ce processus permettra de prévenir les fraudes lors des élections. Les dernières élections de 2018 étant entachées d’irrégularités avec des résultats jusqu’ici contestés, notamment par Martin Fayulu qui se dit vainqueur de ce scrutin.
Ces discussions sont boycottées par l’opposition qui a tenu à se faire entendre. Ce vendredi particulièrement, la protestation a débouché sur une «répression sanglante» par la police. Dans un communiqué conjoint repris par l’AFP, le président des laïcs protestants, Jeff Pambi, et son homologue catholique, Jean-Bosco Lalo ont indiqué que douze manifestants ont été grièvement blessés, dont deux qui se trouvent «entre la vie et la mort».
Outre les blessés, transportés à l’hôpital, plusieurs personnes ont été embarquées par la police, notamment devant le siège du parti de Martin Fayulu, a constaté l’AFP, qui a précisé les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de tirs en l’air. Même scénario du côté du sit-in des partisans de l’ancien Président Joseph Kabila, ponctué de tirs de gaz et autres interpellations.
Notons que le vendredi 22 avril, une manifestation similaire avait fait deux blessés par balles «tirées par des policiers, alors qu’ils se trouvaient dans nos bureaux près du Palais du peuple», avait précisé Devos Kitoko, secrétaire général d’Ecidé, parti de l’opposant Martin Fayulu.
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