La rivière Kasaï dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC) a tué mercredi au moins 138 personnes lors du naufrage d’une embarcation surchargée. Le transport fluvial est un secteur meurtrier au Congo à cause de la vétusté des infrastructures et du manque de suivi des consignes minimales de sécurité.
Au moins 138 personnes auraient trouvé la mort mercredi dans un naufrage en République Démocratique du Congo (RDC) sur la rivière Kasaï, un affluent du fleuve Congo, dans la province de Bandundu, dans l’Ouest du pays. « Le navire (qui avait quitté Mushie, une localité situé à 30 km de Bandundu, capitale de la province) était en nette surcharge et n’a pas tenu le choc face à la force des remous », a confié Jolly Limengo, le responsable de la police locale à Reuters. « Ici, les gens ne savent pas nager. Le bilan provisoire s’établit à 138 morts », a-t-il poursuivi. En novembre 2009, la province avait été le théâtre d’un autre naufrage sur le lac Maï-Ndombe, celui du bateau de la compagnie Sodefor (Société de développement forestier), entreprise en charge de la gestion des forêts congolaises.
Transport fluvial : dangereux mais incontournable
Comme pour le naufrage qui vient de se produire, la surcharge est l’une des principales cause des drames sur les cours d’eau congolais. Ceux-ci constituent l’un des principaux moyens de transport dans un pays traversé par de nombreux fleuves navigables. Le fleuve Congo, long de 4 700 km, étant le plus important. Selon Mayele Nzoloko, directeur technique de la Régie des voies fluviales (RVF), dans un article publié en décembre 2009 dans Digital Congo, la vétusté du matériel flottant souvent hérité de l’époque coloniale, le manque ou l’absence de matériels de balisage, l’inexpérience et le manque de formation du personnel navigant expliquent les nombreux accidents dans le transport fluvial en RDC. La privatisation du secteur, « le plus meurtrier » du Congo au profit d’armateurs « peu soucieux de la sécurité des passagers », rapporte Digital Congo, est par ailleurs une cause aggravante. Plus de 2000 personnes auraient péri dans des naufrages au Congo en 2009, rappelait il y a quelques mois le site d’informations.
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