En RDC, le général Jean-Claude Kifwa est traduit devant la justice militaire pour répondre d’actes de torture perpétrés sur la personne d’un avocat. Un dossier que le ministre de la Justice suit avec une attention particulière.
L’actualité, ces derniers jours, est très agitée dans le monde la justice en RDC. En effet, entre le ministre de la Justice, Constant Mutamba, et les magistrats, le torchon brûle depuis quelques jours, alors que le ministre semble décidé à nettoyer la maison justice qui traîne une mauvaise réputation. Une réputation si mauvaise que le Président Félix Tshisekedi l’a, lui-même, reconnu, il y a quelques semaines, parlant d’une justice malade. C’est dans ce contexte déjà tendu qu’éclate l’affaire du général Jean-Claude Kifwa, commandant du centre militaire de Kamina, chef-lieu de la province du Haut-Lomami. L’officier est traduit devant l’Auditorat général des Forces armées à la suite d’une plainte déposée par un collectif d’avocats. Il devra répondre d’actes de torture infligés à Maître Faby Kabwende Mushibi, avocat au barreau du Haut-Lomami.
Des actes de torture infligés à un avocat
L’affaire qui envoie le général Jean-Claude Kifwa devant la justice concerne des actes de tortures perpétrés par des personnes présentées comme des éléments de sa garde rapprochée. En effet, une vidéo ayant circulé sur les réseaux sociaux montrait des hommes en uniforme frappant violemment l’avocat et l’embarquant dans une Jeep de l’armée. Cette extrême violence sur l’homme de droit a suscité une levée de boucliers de ses collègues qui ont organisé un sit-in, le 19 août 2024, devant la Haute Cour militaire de Kinshasa. Le collectif d’avocats a vigoureusement protesté contre les actes de violence dont fut victime Maître Faby Kabwende Mushibi.
Mais, au-delà de la protestation, le collectif a déposé une plainte à l’Auditorat général contre le général Jean-Claude Kifwa qu’il accuse d’avoir ordonné à ses hommes de s’en prendre violemment à l’avocat. Quelques jours avant la bastonnade, Maître Faby Kabwende Mushibi avait critiqué le général Jean-Claude Kifwa sur les réseaux sociaux. Beaucoup ont rapidement établi un lien entre cette sortie de l’homme de droit sur les réseaux sociaux et la correction qu’il reçut peu de temps après.
Une implication personnelle du ministre de la Justice
Non seulement, la plainte du collectif d’avocats a été déposée à l’Auditorat général, mais une copie a été transmise « à toutes les autorités de la République pour qu’elles s’impliquent et rétablissent les valeurs de l’avocat et de la justice dans notre pays », a précisé le bâtonnier Maurice Kanyama, porte-parole du collectif. Prenant cette affaire très au sérieux, le ministre de la Justice, lui-même avocat, a instruit l’Auditorat général des FARDC à l’effet de traiter le dossier avec rigueur et célérité. Ce que l’institution a commencé par faire, à la satisfaction de Constant Mutamba qui n’a pas manqué d’adresser des félicitations à l’auditeur général ainsi qu’au premier président de la Haute Cour militaire pour les diligences faites pour la prise en charge du dossier. Selon le cabinet du ministre de la Justice, les dispositions nécessaires sont prises pour le dossier soit bien traité et que justice soit rendue.