En République Démocratique du Congo, les regards sont tournés vers l’Eglise, après l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi à la Présidentielle, contestée par l’opposant Martin Fayulu qui crie au hold-up.
Les résultats provisoires de l’élection Présidentielle en République Démocratique du Congo viennent de tomber. Cette nuit, la Commission électorale indépendante a annoncé l’élection de Félix Tshisekedi à la tête de la magistrature suprême. Selon les chiffres de la CENI, le vainqueur a été crédité de 7 051 013 voix, soit 38,57% des suffrages exprimés, suivi de Martin Fayulu qui se retrouve avec 6 366 732 voix, soit 34,83%, et Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin de Joseph Kabila, ferme la boucle avec 4 357 359 voix, soit 23,84% des votes.
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Le candidat de l’opposition, notamment Martin Fayulu ne partage toutefois pas les résultats annoncés par la CENI. Mieux, il dénonce un putsch électoral et en appelle à l’arbitrage de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo). L’on sait que les Evêques de la République Démocratique du Congo avaient affirmé détenir le nom du vainqueur de la Présidentielle du 30 décembre dernier, mettant la pression dur la CENI, notamment le président de l’institution, Corneille Nangaa, à qui l’Eglise demandait de publier les résultats tout en respectant le choix des Congolais.
L’abbé Donatien Nsholé, secrétaire général de la CENCO, insistait que « la CENI est appelée à publier, en toute responsabilité, les résultats des élections dans le respect de la vérité ». Cette vérité a-t-elle été respectée ? L’Eglise, qui a déployé quelque 40 000 observateurs dans le pays, pour superviser le vote, aurait même annoncé au Président sortant Joseph Kabila le nom du vainqueur de cette Présidentielle. Quel est ce nom détenu par l’Eglise et annoncé au désormais ex-chef de l’Etat ? c’est là toute la question. Les Congolais sont suspendus aux lèvres de la CENCO.
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D’autant que l’Eglise avait prévenu que si un candidat autre que celui arrivé en tête le jour du vote est déclaré vainqueur par la CENI, ils considéreront cette déclaration comme un coup d’Etat constitutionnel. Ils se réserveront alors le droit de contester, par les voies appropriées. L’Eglise va-t-il confirmer ou infirmer Tshisekedi ? Wait and see !