Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a accusé Joseph Kabila de préparer une insurrection dans le pays. Mieux, estime le dirigeant, son prédécesseur appartient à un mouvement armé rebelle.
C’est lors d’une interview aux médias diffusée dans la nuit de mardi à mercredi que Félix Tshisekedi a porté ces graves accusations à l’encontre de celui qu’il a remplacé à la tête de ce pays d’Afrique Centrale englué dans un cycle de violences. Pour le Président congolais, il ne fait aucun doute que Joseph Kabila « prépare une insurrection ». Le Président congolais a fait cette déclaration depuis Bruxelles où il était en séjour médical.
Tshisekedi ouvert à des « discussions » avec Paul Kagamé
Tshisekedi est allé plus loin accusant son prédécesseur de coordonner ou d’appartenir à l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Cette structure, qui inclut les rebelles du M23, avait été créée, en décembre dernier, par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale de RDC. « L’Alliance Fleuve Congo, c’est lui », a déclaré Félix Tshisekedi faisant allusion à Joseph Kabila et au mouvement politico-militaire, qui inclut le M23.
Félix Tshisekedi a aussi abordé le rôle du Rwanda dans ce conflit. Il a même qualifié le Président Paul Kagame de « criminel ». « Au grand jamais, tant que je serai Président, j’aurai en face de moi le M23 ou l’AFC », a précisé Tshisekedi, réaffirmant a position concernant des négociations. En revanche, il se dit ouvert à des « discussions » avec Paul Kagamé, mais « pas pour arriver au mixage des combattants dans l’armée », précise-t-il.
Kabila boycott l’élection qui a fait réélire Tshisekedi
Arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila avait, en 2019, cédé son fauteuil présidentiel à Félix Tshisekedi. Ce dernier était alors un ancien opposant proclamé vainqueur à la suite du scrutin présidentiel controversé de décembre 2018. Cette élection consacrait la première passation pacifique de pouvoir dans le pays, depuis son indépendance, en 1960.
En décembre 2023, Félix Tshisekedi a été réélu à la suite d’élections générales boycottées par le camp de Joseph Kabila. Félix Tshisekedi. Reconduit à la magistrature suprême avec plus de 73% des voix, sa réélection, à l’issue d’un scrutin à un seul tour, a aussi été très contestée. Selon l’opposition, elle est entachée de plusieurs irrégularités.