RDC : trois militaires condamnés à mort pour vol à main armée


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Force Armée RDC
Les Forces Armées de la RDC

Trois soldats congolais ont écopé de la peine capitale, ce samedi. Ils ont été condamnés pour vol à main armée et violation des consignes.

Dieu Merci Amando, Samy Kongo et Jonas Tambu, trois membres du 33e bataillon militaire des FARDC, ont été condamnés à mort, ce samedi. C’est le verdict rendu par le tribunal militaire de garnison de Beni (province du Nord-Kivu) à l’issue d’un procès en flagrance. Deux jours d’audience ont suffi pour sceller le sort de ces trois militaires qui se sont rendus coupables de vol à main armée et de violation des consignes militaires.

L’attaque d’un établissement de transfert d’argent

Les faits reprochés aux trois militaires remontent au jeudi 3 octobre 2024 où ils ont attaqué un établissement de transfert d’argent situé à Malepe, un quartier de la commune de Beu elle-même située dans la ville de Beni. Selon les informations rapportées par les médias locaux, les trois militaires ont volé la somme de deux millions de francs congolais, 2 000 dollars et trois téléphones portables servant à faire le transfert d’argent. Les voleurs n’ont été arrêtés que grâce à la vigilance des jeunes du quartier qui sont rapidement intervenus pour apporter leur soutien aux forces de sécurité. Convaincu de leur culpabilité, le tribunal, qui a siégé en audience foraine sur l’esplanade de la mairie de Beni, ne s’est pas contenté de leur appliquer la peine capitale. Il les a également condamnés à verser la somme de 15 000 dollars américains à la victime en guise de dédommagement.

Une banalisation de la peine de mort

Depuis que le moratoire sur l’exécution de la peine capitale a été levé en RDC en mars dernier – en dépit des protestations des défenseurs des droits humains –, on assiste à une sorte de banalisation de cette peine qui, désormais, se distribue comme de petits pains. De mars à maintenant, plusieurs dizaines de personnes ont été condamnées à mort dans différentes affaires. C’est au début du mois de mai 2024 que la vanne des condamnations à mort a été ouverte après la levée du moratoire. Huit militaires avaient alors été condamnés pour « fuite devant l’ennemi » et « violation des consignes ». Deux mois plus tard, mercredi 3 juillet 2024, 25 soldats ont écopé de la peine capitale pour des accusations similaires augmentées de celles de « dissipation de munitions de guerre » et de « vol ».

Moins d’une semaine après, c’était au tour de 22 autres militaires de se voir condamnés également pour fuite devant l’ennemi. Sans souci d’exhaustivité, on peut aussi évoquer rapidement Corneille Nangaa et ses co-accusés également condamnés à mort, le 8 août 2024, les membres de la Force du progrès, un groupe affilié au parti UDPS du Président Félix, condamnés le même jour à la peine capitale, accusés qu’ils étaient d’avoir attaqué la résidence de l’ancien Président de la RDC Joseph Kabila. On ne saurait toutefois passer sous silence le cas de Jean-Jacques Owaondo et les 36 personnes condamnées à mort, début septembre, dans le cadre de l’affaire du coup d’État manqué. Il sied toutefois de rappeler qu’aucun des condamnés à mort n’a jusqu’à présent été exécuté.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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