La MONUSCO n’est plus désirée en RDC. Du moins par les populations. Cela est un fait depuis plusieurs mois. Une nouvelle preuve de ce désamour et de ce désaveu cinglant, c’est l’attaque, mardi soir, d’un convoi de la mission onusienne près de Goma. Bilan : trois morts dans le rang des manifestants.
Trois civils congolais ont trouvé la mort, mardi soir, après l’attaque d’un convoi de la MONUSCO de retour d’une mission de ravitaillement à Kiwanja pour Goma. L’annonce a été faite par un communiqué de la mission onusienne : « A 2 km de Munigi, ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s’immobiliser. Dans la foulée, les assaillants ont mis le feu à quatre camions du convoi avant de subtiliser leur cargaison. Trois personnes ont malheureusement perdu la vie durant les échauffourées, tandis que les Casques bleus et les FARDC tentaient de protéger le convoi ».
La MONUSCO promet une enquête conjointe avec les autorités congolaises afin de « déterminer les circonstances de ces décès regrettables ».
Une force de maintien de la paix désavouée par les populations
Déployée depuis 1999 en RDC avec un effectif d’au moins 16 000 soldats, et un budget annuel d’environ un milliard de dollars – c’est l’une des missions de paix les plus budgétivoires -, la MONUC (Mission de l’Organisation des Nations unies en République Démocratique du Congo) devenue la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) n’a pas réussi à éradiquer l’insécurité dans l’Est du pays. En sa présence, des dizaines de groupes armés écument les provinces orientales de la RDC, tuent, violent et pillent.
Depuis quelques mois, le groupe armé qui donne aux populations de la région et même aux autorités au plus haut niveau, politiques comme militaires, des sueurs froides, c’est le M23 en marche vers Goma. Dans ces conditions, les populations concernées ne cachent plus leur hostilité à la MONUSCO dont elles dénoncent la passivité face aux agressions. Les attaques se sont, depuis lors, multipliées contre la force onusienne et ses installations. L’attaque du mardi soir s’inscrit elle aussi dans ce sillage.
Désormais, la MONUSCO n’est plus la seule force décriée dans l’Est de la RDC. La force de l’EAC, en place depuis novembre, rencontre, depuis quelques jours, des réactions hostiles des Congolais qui souhaitent son départ si sa présence ne peut pas contribuer à stopper l’avancée des troupes du M23.