En République Démocratique du Congo, un engin de guerre non encore clairement identifié a explosé dans la ville de Beni, au Nord-Kivu, faisant trois blessés graves.
La scène s’est produite aux environs de 19 heures, ce jeudi 26 décembre 2019, à Beni. Selon certaines sources, l’explosif aurait été jeté par des inconnus non loin d’un bistrot. Trois personnes ont été touchées par l’explosion qui a également occasionné quelques dégâts matériels. Les blessés ont conduits à l’hôpital général de Beni. Arrivés sur les lieux un peu plus tard dans la nuit, les éléments de forces de sécurité ont fait les constats usuels et renforcé le dispositif sécuritaire dans la zone. Mais pour l’heure, la nature de l’engin explosif n’est pas encore connue. S’agit-il d’une grenade ou d’une bombe artisanale ? L’heure est encore aux supputations.
Rappelons que c’est la deuxième explosion de cette nature qui a eu lieu à Beni dans ce mois de décembre. La première, causée par une bombe artisanale, le 5 décembre, avait blessé deux personnes. Pour Bwanakawa Masumbuko Nyonyi, maire de la ville de Beni, il s’agirait d’un nouveau mode opératoire des ADF pour semer davantage la panique au sein de la population de la région.
Depuis une vingtaine d’années, l’Est de la République Démocratique du Congo, particulièrement les quatre provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et de Maniema sont le théâtre de violences et de tueries organisées par de nombreux groupes armés ; dans les seules provinces du Nord et du Sud-Kivu, le Groupe d’études sur le Congo a répertorié 125 groupes armés dont la moitié serait encore active. Parmi ces groupes de rebelles, les plus connus sont sans aucun doute les ADF ougandais, les FDLR rwandais, les Maï-Maï congolais. Tous ces groupes profitent d’une « économie de guerre » bâtie autour du trafic illicite de minerais en direction de l’étranger.