À Beni, dans l’Est de la RDC, la police s’est déchaînée, ces deux derniers jours, contre les élèves qui manifestaient pacifiquement, à la mairie de la ville. Arrestations de petits enfants et usage de balles réelles, des actes fortement répréhensibles dont les autorités, au plus haut niveau de Kinshasa, doivent se saisir.
Après avoir gazé, arrêté et enfermé une soixantaine d’élèves jeudi, la police nationale congolaise est passée à la vitesse supérieure, ce vendredi en tirant à balles réelles sur les élèves qui, depuis huit jours ont élu domicile à la mairie de Beni où ils étaient en sit-in. Les tentes érigées par les manifestants devant le bureau du maire ont été brûlées, et leurs biens confisqués. On dénombre dans le rang des élèves sept blessés qui ont été conduits à l’hôpital général de référence de Beni. « Aujourd’hui, à 8 heures, la police est venue étouffer la manifestation pacifique des élèves, pour la plupart de moins de 12 ans en tirant des bombes à gaz lacrymogène et des balles réelles », confie un membre de la société civile à Beni, à un média local.
La revendication des élèves : ils exigent la venue du Président Félix Tshisekedi dans leur région pour y ramener la paix.
Pourquoi une pareille brutalité contre des enfants qui ne font qu’une revendication légitime ? Comment comprendre que la police puisse tirer à balles réelles sur de petits enfants qui manifestent pacifiquement pour appeler leur Président au secours ? Tourner les canons contre des âmes innocentes pendant que des rebelles armés circulent librement, semant la terreur dans la même région ? Et comment comprendre le silence de Félix Tshisekedi face à ces violations flagrantes des droits humains ? Le Président congolais est-il au courant de ce qui se passe à Beni ? En tout cas, de pareils actes sont répréhensibles et les policiers responsables devraient être identifiés et sanctionnés avec la dernière rigueur.
Aux dernières nouvelles, les enfants arrêtés hier ont finalement été libérés, ce vendredi, et remis à leurs familles.