
Ce samedi matin, des éléments des forces armées congolaises ont perquisitionné la ferme Futuka, propriété de l’opposant Moïse Katumbi Chapwe, située à une trentaine de kilomètres de Lubumbashi, dans le territoire de Kipushi. Une opération qui suscite de vives critiques et alarme les défenseurs des droits humains.
Selon des proches de Moïse Katumbi, des militaires en tenue ont investi la ferme sans présenter de mandat légal. « Ils ont perquisitionné la ferme Futuka, allant jusqu’au niveau des locaux qui abritent les académiciens », a rapporté une source interne.
L’indignation est montée rapidement dans les rangs de l’opposition. Olivier Kamitatu, fidèle allié de Katumbi, a dénoncé sur les réseaux sociaux une action « sans mandat, sans honneur », assimilant l’opération à une « attaque ciblée » visant à intimider un opposant politique. Il a aussi évoqué la peur semée parmi les travailleurs et les jeunes sportifs de la Katumbi Football Academy, également concernée par la descente militaire. À ce stade, ni la 22ᵉ région militaire ni la deuxième zone de défense n’ont fourni d’explication officielle quant aux motivations de cette perquisition.
Réactions des organisations de défense des droits humains
Dans la foulée, Justicia Asbl et l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) ont dénoncé le déploiement militaire, qualifié d’« acte d’intimidation » contraire aux engagements de réconciliation nationale pris par le Président Félix Tshisekedi. Les deux organisations ont rappelé que ces méthodes rappellent d’autres mesures répressives récentes, notamment les saisies de biens visant l’ancien Président Joseph Kabila.
Elles ont exigé le retrait immédiat des militaires de la ferme Futuka, la restitution des biens confisqués, dont les véhicules de Moïse Katumbi, la libération des prisonniers politiques et la régularisation des passeports des opposants exilés ainsi que le respect scrupuleux des préaccords de Doha du 23 avril 2025, censés instaurer un climat de dialogue inclusif. Si aucune dégradation matérielle n’a été constatée, la présence militaire continue d’entraver l’accès aux ressources essentielles, comme l’eau potable, pour les communautés locales.