RDC : tensions persistantes après des affrontements entre l’armée et les FDLR près de Goma


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Les FARDC (Forces armées de la RDC
Les Forces armées de la RDC

Le calme est revenu, ce vendredi 27 septembre, dans l’ouest de Goma et une partie du territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu. Ce, après de violents affrontements ayant opposé les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Les combats, qui ont éclaté la veille dans le groupement de Rusayo et ses environs, ont été marqués par des détonations d’armes lourdes et légères. Ce qui a obligé de nombreuses personnes déjà déplacées à fuir une nouvelle fois, notamment celles des sites de Lushagala et Mugunga. Malgré le retour au calme, la situation reste tendue dans cette région en proie à des violences récurrentes.

Affrontements entre FARDC et FDLR

Jusqu’à présent, l’armée congolaise ne s’est pas encore officiellement exprimée sur l’offensive qui a secoué Rusayo et ses alentours. Toutefois, des sources proches des groupes pro-gouvernementaux reconnaissent qu’il y a bien eu un accrochage, tout en minimisant l’ampleur de l’incident. Selon ces responsables, il s’agissait d’une simple confusion entre les FARDC et certains éléments des FDLR, qui se considèrent comme des Wazalendo (patriotes).

Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de pai

Les affrontements, qui auraient commencé dans la soirée du mercredi 25 septembre, se sont concentrés dans les zones de Rusayo et Sake, deux localités particulièrement sensibles du Nord-Kivu, régulièrement secouées par des conflits armés. Bien que certaines sources au sein des groupes pro-gouvernementaux aient affirmé que les tensions majeures sont désormais apaisées, la région reste fragile. Les FDLR, présentes en RDC depuis des décennies, constituent une source constante d’instabilité.

Discussions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda

Les tensions entre les FARDC et les FDLR s’inscrivent dans un contexte plus large de violences récurrentes dans l’Est de la RDC. Outre les FDLR, la région est confrontée à d’autres groupes armés, tels que les ADF (Forces démocratiques alliées) et les Maï-Maï, qui opèrent dans le Nord-Kivu et l’Ituri, provoquant régulièrement des déplacements de populations.

La question des FDLR, formées à partir des éléments hutu rwandais ayant fui après le génocide de 1994, demeure au centre des relations tendues entre la RDC et le Rwanda. Bien que des réunions aient été organisées, en septembre, entre les autorités congolaises et rwandaises, sous la médiation de l’Angola, pour discuter d’un Plan harmonisé de neutralisation des FDLR, peu de progrès concrets ont été réalisés sur le terrain.

Incidents de violences dans la région

Kinshasa attend notamment de Kigali qu’il retire ses troupes présentes en RDC, un geste qui reste pour l’heure suspendu à de futures négociations. La région du Nord-Kivu, et plus largement l’est de la RDC, a été le théâtre de nombreux autres accrochages similaires. En août 2023, des combats avaient opposé les FARDC à des éléments du M23 près de la ville stratégique de Bunagana. En mai de la même année, des affrontements avec les ADF avaient causé des dizaines de morts à Beni.

La persistance de ces conflits met en lumière la difficulté pour le gouvernement congolais à rétablir une paix durable dans une région où les groupes armés continuent de prospérer malgré les efforts diplomatiques et militaires. La situation en RDC, notamment dans les provinces de l’Est, reste volatile, avec une multitude d’acteurs impliqués et des enjeux régionaux qui dépassent les frontières du pays.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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