RDC, Soupçons de détournements à Transco : nouveau scandale financier ?


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Un nouveau scandale de corruption à grande échelle et de détournements massifs de deniers publics semble mis au jour en RDC, alors que ceux qui sont pendants devant la justice ne sont pas encore évacués. C’est ce que révèle une étude menée par l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), une ONG congolaise, sur la Société de transport du Congo (Transco), et qui dénonce de nombreux actes de prévarication.

Le rapport d’évaluation de la gestion de Transco, rendu public par l’ODEP, révèle des actes graves de détournements et de pillage des ressources de cette société nationale de transport en commun, créée depuis le 30 juin 2013, en lieu et place de la Société de transport urbain du Congo (STUC) et City-Train.

Bus kinshasaLe verdict de l’ODEP est sans appel : « Au terme de notre étude, nous relevons que la société est en faillite. Elle a subi le sort de City-Train, STUC de triste mémoire. Alors qu’on pouvait éviter le pire. La mauvaise gestion, caractérisée par le vol à ciel ouvert des recettes encaissées par la société; la mauvaise tenue de la comptabilité ; des procédures des marchés publics opaques, caractérisées par le clientélisme, le conflit d’intérêt sont les maux qui rongent la société », lit-on dans le rapport.

Mieux, selon l’ODEP qui parle d’ « escroquerie d’Etat », « Pour 2013, par exemple, le montant alloué mensuellement par le gouvernement était de 900 000 dollars, alors que la consommation de Transco n’était que de 300 000 dollars ».
Le rapport parle également de mouvements de fonds en dehors des circuits bancaires légaux, des contrats publicitaires signés en violation de la procédure réglementaire de passation de marché public, etc..
Par ailleurs, alors que le nombre de bus exploités par la société est tombé de près de 500 à une centaine, et le nombre de lignes desservies, de 29 à 10, l’Etat a continué, selon cette étude, à verser à la société la même dotation en carburant qu’au départ. 

Sur ces accusations, John Bongi, directeur général de Transco, réagit : « Le carburant est géré sur la base d’un contrat entre le gouvernement et Cobil (la société de distribution de produits pétroliers, ndlr). On ne nous facture que ce qui est consommé. Transco ne gère pas les quantités physiques. L’Etat n’a jamais payé pour 500 bus, on paie les consommations réelles, les factures existent ».

Dans ce qui pourrait représenter un nouveau scandale financier porté à la connaissance des Congolais, deux ministres des Transports ayant été aux affaires entre 2013 et 2019, sont visés ainsi que le Premier ministre Augustin Matata Ponyo.
Le Président Félix Tshisekedi, qui a placé son mandat sous le signe de la lutte contre la corruption, est attendu sur ce dossier afin que ses concitoyens soient fixés.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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