Au Congo-Kinshasa, Aubin Minaku et Kengo wa Dondo, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ont convoqué les parlementaires, demain jeudi 27 avril, pour une cérémonie de signature de « l’arrangement particulier », censé régler les modalités de mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 2016.
Problème : comme l’a reconnu la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) ce week-end, il n’y a pas deux mais un seul Rassemblement, celui que président Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi. Or ceux-ci n’entendent pas, loin s’en faut, signer quoi que ce soit en l’état.
En réalité, la Majorité présidentielle compte sur la présence de Joseph Olenghankoy, qui dirige une aile dissidente au sein de l’opposition RD congolaise, fort opportunément dénommée « Rassemblement Kasa Vubu ». « Olenghankoy n’a aucune légitimité pour parapher le document », tempête un haut-diplomate au sein de l’Union Africaine (UA). Dans la capitale kinoise, nombreux sont ceux à soupçonner la Majorité parlementaire d’avoir manœuvré en sous-main pour créer une dissidence au sein du Rassemblement et pouvoir ainsi finaliser les négociations à sa guise. Mais « personne n’est dupe », tranche ce diplomate de haut-rang.
Désormais, une question est sur toutes les lèvres : quelle sera la position de l’ONU qui a reçu mandat, via la résolution 2348 du Conseil de sécurité des Nations Unies, de mener à terme les négociations entre la Majorité présidentielle et le Rassemblement de l’opposition conformément à l’accord signé le 31 décembre dernier ?
Le comportement de l’ONU sera d’autant plus scruté que les critiques ont été particulièrement vives ces derniers temps à l’encontre de Maman Sidikou, le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, accusé de « collusion » avec le Président Joseph Kabila. A Kinshasa, nombreux sont en effet les diplomates à pointer du doigt sa « complaisance » à l’égard du chef de l’Etat RD congolais…
Dans l’esprit de nombre de Congolais, Maman Sidikou est désormais assimilé à Edem Kodjo, qui fut désigné médiateur en 2016 pour tenter de désamorcer la crise politique en RDC. L’ancien Premier ministre togolais a été, à cette occasion, raillé pour son parti pris pro-Kabila quelque peu marqué.
Caricature : Le hibou déplumé