RDC : retour sur une journée de violences à Kinshasa


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Manifestants devant la MONUSCO
Manifestants devant la MONUSCO

La journée du samedi 10 février a été marquée à Kinshasa par des actes de violences. Des manifestants s’en sont pris à des représentations diplomatiques et à la MONUSCO pour protester contre ce qu’ils considèrent comme l’indifférence de la communauté internationale vis-à-vis de la situation à l’Est de la RDC.

De jeunes manifestants ont pris pour cible des chancelleries étrangères installées à Kinshasa et même la MONUSCO, ce samedi. Munis de banderoles avec des messages comme « Dégagez, bandes d’hypocrites ! », « Agissez ou partez ! », les manifestants revendiquent plus de fermeté de la part des chancelleries occidentales face aux exactions du M23 à l’Est de la RDC. Ils leur reprochent de se contenter de simples communiqués alors que le mouvement rebelle prétendument soutenu par le Rwanda sème la mort et la désolation au sein des populations des provinces orientales de leur pays. Les manifestants ont brûlé des pneus sur le boulevard du 30 juin, s’en sont pris aux véhicules de la MONUSCO dont ils ont incendié un certain nombre. Selon des sources locales, un véhicule de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Kinshasa a été également brûlé.

La MONUSCO et Kinshasa condamnent unanimement les actes

Face aux actes de vandalisme perpétrés, la MONUSCO, à travers son premier responsable, Bintou Keita, a exprimé son indignation. « Je condamne fermement la série d’attaques visant le personnel de la MONUSCO, à Kinshasa, ce samedi 10 février. Plusieurs de nos véhicules ont été incendiés. Affaiblir la MONUSCO, c’est renforcer les forces négatives qu’elle combat avec ses partenaires congolais (FARDC, PNC) », a tweeté la diplomate. Et d’ajouter : « Les attaques contre la MONUSCO impactent négativement notre appui aux FARDC. Je rappelle que les violences contre le personnel de la MONUSCO peuvent constituer un crime de guerre ».

De son côté, le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi, a convoqué une réunion de sécurité d’urgence dans la même journée. Là aussi, la condamnation des actes posés par les manifestants est sans équivoque. « Le président de la République fait constater que ce qui s’est passé aujourd’hui, quand bien même nous comprenons certaines frustrations de nos compatriotes par rapport à ce qui se passe dans l’Est du pays, la manière dont les manifestants ont procédé viole plusieurs dispositions du droit international », a indiqué Peter Kazadi.

« Le gouvernement de la République ne peut pas accepter que nos citoyens s’attaquent à ce corps qui est protégé par le droit international », a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur a également appelé les populations au calme, rappelant que le gouvernement prend à cœur ce qui se passe à l’Est du pays. Pour Peter Kazadi, le front se trouvant à l’Est du pays, il est inutile que ceux qui veulent protester entretiennent une tension dans la capitale.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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