Après le mot d’ordre de manifestation lancé par le Rassemblement pour le lundi 4 septembre, de nombreuses voix se sont fait entendre à Kinshasa contre ce qui apparaît comme une tentative de « prendre en otage » la rentrée scolaire. Joseph Kapika, ministre de l’Economie et membre du Rassemblement, aile Kasa-Vubu, appelle les initiateurs du meeting annulé par le gouverneur de Kinshasa au dialogue.
Selon Joseph Kapika, tous les problèmes posés peuvent être résolus à travers les discussions entre les différentes parties impliquées. « Je répète, et c’est le testament du président Tshisekedi, quel que soit le problème qui nous divise, il faut rentrer à la table du dialogue. Que ceux qui sont respectueux de la mémoire d’Etienne Tshisekedi, que ceux qui ont intériorisé ses enseignements, suivent cette voie-là », recommande-il.
Le ministre de l’Economie demande aussi au Rassemblement de renoncer à sa manifestation de lundi 4 septembre. Il demande à Felix Tshisekedi de ne pas perturber la rentrée scolaire avec des manifestations politiques. « Il me semble qu’il y a manifestation le lundi. Mais lundi, c’est la rentrée scolaire, ça toujours été la fête des enfants, les retrouvailles. Quand vous choisissez cette journée, vous gâchez inutilement le fête des enfants », fait remarquer Joseph Kapika.
Il n’est pas le seul à trouver l’idée de manifester en ce 4 septembre particulièrement inopportune, d’autres voix font en effet valoir que le fait de « prendre les enfants en otage » en ce jour symbolique serait vraiment inopportun. Interrogé vendredi aux portes de son établissement, Jean-Félix, directeur d’école à Kinshasa, était visiblement inquiet : « il y a des limites à ne pas franchir quand on mène un combat politique ! La rentrée est un moment crucial pour tous les élèves, c’est un seuil psychologique important dont ils ne doivent pas être distraits et perturbés. Pour moi, c’est irresponsable quand on prétend exercer des charges politiques, de s’en prendre ainsi à la jeunesse, qui joue là son avenir ! »
L’éducation des jeunes générations est un enjeu suffisamment grave pour que d’apprentis-politiques ne s’amusent pas à perturber l’organisation de la rentrée scolaire, moment crucial s’il en est puisqu’il marque le retour dans les écoles, collèges et lycées. Nombreux sont ceux qui considèrent que ce jour doit être un jour de sérénité et d’unité, afin que tout se passe dans les meilleures conditions possibles. Témoin cette mère de famille qui peste : « Comme s’il n’y avait pas d’autres jours dans l’année pour les revendications politiques !«