RDC : rebondissement dans l’affaire de la mort de Chérubin Okende


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Cheribun Okende
Cheribun Okende

La famille de l’ex-ministre et député Chérubin Okende retrouvé mort, le 13 juillet 2023 à bord de son véhicule, n’entend pas se résoudre à la décision de la justice congolaise qui a conclu à un suicide, le 29 février dernier. Ce lundi, elle a déposé une nouvelle plainte « contre inconnus » à Kinshasa.

L’affaire de la mort de l’ancien ministre des Transports et ancien député congolais, proche de Moïse Katumbi, Chérubin Okende, n’a certainement pas livré son dernier acte. En tout cas, la famille de l’illustre disparu est disposée à faire feu de tout bois pour que jaillisse la vérité. Une vérité qui, pour elle, est loin d’avoir été dite par la justice congolaise. En effet, ce lundi, la famille a déposé une nouvelle plainte « contre inconnus » au parquet général de Kinshasa-Gombe. « Il y a l’avènement d’éléments nouveaux qui décrivent, à la différence de ceux qui étaient dans la conclusion du Parquet, les circonstances de la mort de Monsieur Chérubin Okende », a laissé entendre Me Laurent Onyemba, un des avocats de la famille, à la suite du dépôt de la plainte.

Les nouveaux éléments dont parle l’avocat concernent surtout les déclarations faites récemment par un proche du pouvoir, l’ancien ministre et député Modero Nsimba. Dans ces déclarations qui ont fuité sur les réseaux sociaux, et qui contredisent les conclusions de la justice, l’homme décrit le contexte de l’assassinat de Chérubin Okende et parle même des auteurs du crime. Ces propos ont valu à Modero Nsimba un procès en cours, depuis le mois de mars.

La position invariable de la famille Okende

Pour la famille Okende, il n’est pas question de passer par pertes et profits les déclarations graves du proche du pouvoir surtout que les personnes qu’il a citées dans ses propos sont bien connues. « Nous ne pouvons pas éternellement nourrir la thèse de faux bruits alors que les personnes citées dans des versions – qui sont, du reste, cohérentes – ne sont pas interpellées », s’indigne Me Laurent Onyemba. Et l’avocat de conclure : « Nous venons encore une fois mettre la justice de notre pays devant ses responsabilités, pour qu’au-delà de faux bruits, elle puisse s’intéresser aux personnes qui sont citées pour permettre de réparer un tant soit peu la douleur de cette famille (…) Si suicide il y a eu, la famille pense qu’il s’agirait d’un suicide assisté ».

Depuis la conférence de presse du procureur général près la Cour de cassation au cours de laquelle les conclusions de la justice sur l’affaire de la mort de Chérubin Okende ont été rendues publiques, la position de la famille du défunt, d’une bonne partie de la classe politique et de la société civile congolaises n’a pas varié. Personne n’a cru à cette thèse du suicide. Les réactions ont été vives de part et d’autre pour désavouer la justice. Dépitée, la famille a dû procéder à l’enterrement du corps, le 20 mars 2024.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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