4ème Chronique du Procès en Appel de Moïse Katumbi… Contre toute attente, ce jeudi 20 juillet 2017 en milieu d’après-midi, le TGI de Lubumbashi a ordonné la surséance dans l’affaire d’escroquerie immobilière supposée mettant en cause l’opposant Moïse Katumbi et dans laquelle il avait été condamné. C’est la conséquence de la prise en compte par les magistrats lushois de l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par la défense.
Le dossier est donc renvoyé devant la Cour constitutionnelle à qui il appartient de se prononcer sur la constitutionnalité de la décision de passer outre la demande de récusation pour suspicion légitime déposée par la partie défenderesse.
Cette décision a surpris la plupart des observateurs, le pouvoir n’ayant pas ménagé ses efforts pour obtenir une confirmation rapide de la condamnation de Moïse Katumbi. Alexis Thambwe, puis Joseph Kabila se sont rendus en personne à Lubumbashi (le chef de l’Etat congolais s’y trouve encore).
Et l’ANR n’a pas non plus ménagé ses efforts. L’un des trois juges devant se prononcer sur le dossier, Jacques Mbuyi, a été victime d’une tentative d’assassinat la veille de l’ouverture du procès en appel (voir nos précédents articles). Dans le camp du pouvoir, c’est la douche froide.
Dans les rangs de l’opposition, à l’inverse, c’est le soulagement qui domine. « Chapeau bas aux juges qui ont résisté aux pressions et dit non à la pègre qui a attenté à la vie de leur collègue », a réagi sur son compte Twitter Olivier Kamitatu, le porte-parole de Moïse Katumbi. Sur Twitter toujours, Salomon Kalonda, le bras droit du dernier Gouverneur de l’ex-Katanga, voit dans le geste des juges un possible motif d’espoir : « la décision courageuse de surséance prise par les juges de Lubumbashi sonnerait-elle le sursaut de la Justice en RDC, lasse des injonctions ? », s’interroge-t-il. Nombreux, en tout cas, sont les Congolais à l’espérer.