RDC, procès Bemba : parole à la défense


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Jean-Pierre Bemba est jugé depuis novembre 2010 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions qu’aurait commis la milice de son parti, le MLC (Mouvement de Libération du Congo) entre 2002 et 2003 en Centrafrique. L’homme rejette ces accusations.

Une soixantaine de témoins va être présentée par la défense, après la quarantaine qui a déjà comparu devant les juges pour l’accusation. D’après BBC Afrique, Jean-Pierre Bemba devrait également prendre la parole pendant cette phase du procès, prévue pour durer au moins huit mois.

L’ancien vice-président et sénateur congolais plaide non-coupable pour les faits qui lui sont reprochés. A savoir l’accusation de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » qu’auraient perpétrés ses troupes au début des années 2000, en Centrafrique. Le bras armé du MLC était venu prêter main forte au président Ange-Félix Patassé, alors menacé d’une rébellion par l’actuel chef de l’Etat François Bozizé.

Bemba rejette la faute sur la Centrafrique

Pour la défense, les miliciens congolais (environ 1500 hommes) n’étaient pas, à cette époque, sous la direction de Jean-Pierre Bemba mais dépendaient de Bangui. « Les hommes du MLC se battaient avec l’uniforme de l’armée centrafricaine, sous le drapeau centrafricain », avait d’ailleurs affirmé, à l’ouverture du procès, l’un des avocats de l’accusé. Et en ce qui concerne les actes en eux-mêmes (viols, pillages, meurtres), Jean-Pierre Bemba ne nie pas qu’ils aient été commis par les miliciens mais parle d’actes isolés plutôt que d’une politique délibérée (BBC Afrique).

Pour l’accusation en revanche, rappelle RFI, l’ancien vice-président savait que des crimes étaient commis par ses troupes. Et il n’a rien fait à ce sujet.

Les ennuis judiciaires de Bemba remontent à 2008, lorsqu’il est appréhendé en Belgique, après une plainte déposée par François Bozizé. Son arrestation avait d’ailleurs fait grand bruit à Kinsasha car Jean-Pierre Bemba était le principal opposant (notamment à l’élection présidentielle de 2006) à l’actuel chef de l’Etat de la RDC, Joseph Kabila.

L’homme avait d’ailleurs tenu à continuer ses activités politiques, malgré ses problèmes avec la justice. Il avait ainsi été renouvelé, en juillet 2011, pour un mandat de cinq ans à la tête du MLC et investi en tant que candidat pour le parti à la présidentielle congolaise de novembre. La procédure actuellement engagée contre lui l’a finalement empêché de participer à l’élection.

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