La sentence est tombée toute à l’heure dans le procès de Vital Kamerhe. Le directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi écope de la lourde peine de 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité. Néanmoins, il a dix jours pour interjeter appel.
S’il s’agissait d’un complot ourdi contre Vital Kamerhe, on peut bien dire que les détracteurs du directeur de Cabinet du Président Félix Tshisekedi ont réussi leur coup. Avec la sentence qui est tombée sur sa tête, ce jour, samedi 20 juin 2020, ses adversaires peuvent se réjouir de l’avoir achevé pour de bon. Et c’est le moins qu’on puisse dire. En effet, le Tribunal de grande instance de Kinshasa/La Gombe n’a rien retranché à la lourde peine requise par le ministère public contre le Président de l’UNC. Il écope de 20 ans de travaux forcés auxquels s’ajoutent 10 ans d’interdiction d’exercice du droit de vote et du droit d’éligibilité.
Par ailleurs, l’accès aux fonctions publiques ou parastatales lui est également interdit, et il est privé du droit à la condamnation ou à la libération conditionnelle. Il partage ce dernier point avec l’homme d’affaires Samih Jammal également condamné, malgré ses huit décennies de vie, à 20 ans de travaux forcés.
En outre, il a été ordonné une saisie des fonds contenus sur les comptes des proches de Vital Kamerhe, à savoir : son épouse, Hamida Shatur, sa belle-fille, Soraya Mpiana, et son cousin, Daniel Nshangalume Nkingi ; et la confiscation des biens immobiliers acquis avec les fonds “détournés”.
Pour sa part, Samih Jammal est également condamné à verser 150 millions de dollars pour dommages et intérêts. De même, le Libanais est sommé de quitter définitivement le territoire congolais quand il aura fini de purger sa peine. Ce dernier aspect du jugement s’appliquera certainement au cadavre de l’octogénaire si en appel, la sentence était confirmée. C’est dire que tout n’est pas encore terminé, puisque les condamnés ont encore 10 jours pour faire appel.
Le troisième accusé, Jeannot Muhima, s’en est tiré avec une peine beaucoup plus légère : 2 ans de travaux forcés et 5 ans d’inéligibilité et de non-exercice du droit de vote.
Si cette lourde peine était effectivement appliquée, Vital Kamerhe, aujourd’hui âgé de 61 ans, peut définitivement faire ses adieux à la politique et pourquoi pas à la liberté tout simplement, puisque ce serait tout simplement une condamnation à la prison à vie, qui ne dit pas son nom.
Des manifestations que les militants de l’UNC s’apprêtaient à organiser à Bukavu, ont été rapidement dispersées par la police, à coups de gaz lacrymogènes.