La République Démocratique du Congo (RDC) a conclu un accord de principe avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 2,87 milliards de dollars. Une étape importante pour renforcer son économie et préparer le pays aux défis environnementaux. Ce financement sera octroyé à travers la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), soutenant à la fois les objectifs de développement économique et d’adaptation climatique de la RDC.
L’accord entre les deux parties a été annoncé par le FMI mercredi, à la suite d’une mission menée à Kinshasa par Calixte Ahokpossi, chef de mission du FMI pour la RDC. La délégation du FMI a séjourné en RDC du 31 octobre au 13 novembre 2024, travaillant en étroite collaboration avec les autorités congolaises pour finaliser les conditions du programme de financement.
Nouveau programme économique et financier triennal
« La mission du FMI et les Autorités de la RDC sont parvenues à un accord préliminaire au niveau des services sur un nouveau programme économique et financier triennal soutenu par la FEC, pour un montant d’environ 1.77 milliard de dollar américain, et sur un nouveau programme triennal axé sur la lutte contre le changement climatique soutenu par la FRD, pour un montant d’environ 1.1 milliard de dollar américain, sous réserve d’approbation par la Direction générale et le Conseil d’administration du FMI. L’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI est prévu pour mi-janvier 2025 », a déclaré Ahokpossi au terme des discussions.
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« Les programmes seront ancrés sur le Programme d’Actions du Gouvernement (2024-28), qui vise à favoriser une croissance forte et inclusive en rétablissant la paix et la sécurité, en s’attaquant à la cherté de la vie, en investissant dans les infrastructures, les secteurs prioritaires sociaux et dans l’agriculture, en vue d’accélérer la diversification de l’économie et de stimuler la création d’emplois, ainsi qu’en renforçant la résilience au changement climatique. », a-t-il ajouté.
Diversifier l’économie, stimuler la création d’emplois
Le prêt vise plusieurs objectifs économiques ambitieux, avec une priorité donnée à la croissance inclusive et durable. Grâce au programme soutenu par la FEC, la RDC souhaite diversifier son économie, stimuler la création d’emplois, améliorer le niveau de vie de ses citoyens et réduire la pauvreté. Le pays prévoit ainsi de réaliser des investissements stratégiques dans les infrastructures et dans les secteurs sociaux prioritaires.
Le volet climatique du prêt, soutenu par la FRD, est conçu pour aider la RDC à concrétiser sa vision de « pays solution » dans la lutte mondiale contre le changement climatique. En tant que pays abritant une grande partie de la forêt du bassin du Congo, la RDC aspire à jouer un rôle central dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone. Le programme FRD vise également à renforcer la résilience de la RDC face aux chocs climatiques, un défi particulièrement important pour ce pays très exposé aux catastrophes naturelles.
Renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption
L’accord comporte aussi des engagements en matière de gouvernance et de transparence, deux domaines prioritaires pour le FMI et les autorités congolaises. En consolidant ses institutions et en renforçant les mécanismes de lutte contre la corruption, la RDC espère garantir une utilisation optimale de ces fonds, maximisant ainsi leur impact sur la population. Ce programme de financement s’inscrit dans une série d’initiatives récentes de la RDC pour attirer des investissements et améliorer sa crédibilité internationale.
Le Président congolais a souligné l’importance de cet accord avec le FMI. Il a affirmé qu’il s’agit d’un pas de plus vers une croissance économique durable et une gouvernance plus responsable. Cet accord intervient alors que la RDC continue de faire face à des défis économiques de taille, notamment la dépendance aux ressources naturelles et la nécessité de diversifier son économie. L’appui du FMI pourrait catalyser de nouvelles réformes, donnant au gouvernement les moyens d’accélérer les investissements dans des secteurs variés, de l’agriculture à l’industrie.