Deux ans après son ascension au pouvoir, Félix Tshisekedi se rapproche davantage de ses voisins d’Afrique de l’Est. Au cours de cette première moitié de l’année 2021, le chef de l’Etat congolais a multiplié ses challenges diplomatiques, au point d’amorcer le processus d’intégration de la République Démocratique du Congo dans la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) ; une structure économique regroupant le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, le Kenya, le Sud Soudan et l’Ouganda.
Les avantages économiques et les enjeux sécuritaires seraient parmi les motifs du rapprochement de Félix Tshisekedi avec ses voisins de la partie orientale du continent africain. Ce challenger à la fois diplomatique et économique, s’explique par notamment l’appel de troupes kényanes pour contribuer à la pacification de la région de l’Est du pays, le lancement de la construction des routes d’intérêt commun avec l’Ouganda, la signature de plusieurs accords avec le Rwanda et l’avancement significatif dans le processus d’intégration de la RDC dans la Communauté des Etats d’ Afrique de l’Est.
Redorer l’image de la RDC sur le plan régional ?
C’est une nouvelle marque que Félix Tshisekedi imprime sur le plan régional. Après deux ans au pouvoir, le chef de l’Etat affiche une image d’un homme courageux et entreprenant face à ses voisins cités souvent dans la déstabilisation du pays qu’il dirige depuis le 23 janvier 2019. Son étiquette de Président en exercice de l’Union Africaine galvanise-t-elle sa démarche ? Difficile de l’affirmer. « Nous avons perdu tant d’années à vivre en tension, en situation de guerre, à partager la haine et maintenant ça suffit. Il est temps d’expérimenter l’autre côté : le partage de la paix, de l’amour et des échanges fraternels entre nos deux pays », a déclaré Félix Tshisekedi, ce samedi, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue rwandais, Paul Kagame.
Lors de la rencontre dans la ville volcanique, les deux chefs d’Etat ont convenu de poursuivre leurs efforts mutuels pour mettre fin à l’insécurité qui entrave l’élan du développement de la partie Est de la RDC en particulier et de toute la région en général. Au passage, Kagame et Tshisekedi ont signé trois accords axés sur la promotion des investissements et la lutte contre l’évasion fiscale en matière d’impôts et la coopération aurifère.
Avant la signature de ces accords, le chef de l’Etat congolais a lancé, avec son homologue ougandais, Yoweri Museveni, les travaux de construction des routes Kasindi-Beni-Butembo et Bunagna-Rutshuru-Goma. Il a aussi sollicité l’appui des troupes kényanes pour contribuer à la lutte contre l’insécurité dans la région de l’Est.
Les enjeux économiques
Outre les enjeux sécuritaires, le rapprochement entre Félix Tshisekedi et ses voisins dessine un enjeu économique qui devrait aider la République Démocratique du Congo à intégrer la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Cette structure regroupe le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, le Kenya, le Sud Soudan et l’Ouganda. Elle facilite les échanges commerciaux entre ces Etats.
« J’ai toujours dit mon admiration pour nos compatriotes de cette partie du pays (de l’Est, ndlr) qui, malgré les violences et les difficultés restent très entreprenants, et il y a plein de produits agricoles (…) qui sont cultivés ici et qui doivent être évacués par l’Afrique de l’Est du côté de l’océan indien. Tout cela nécessite que l’on harmonise nos politiques, nos tarifs pour que les producteurs congolais se retrouvent aussi », a encensé Tshisekedi.
En somme, le rapprochement entre le chef de l’Etat congolais et ses voisins de l’Est constitue un nouveau départ dans l’harmonisation des relations bilatérales entre ces pays et par ricochet le développement de cette partie du continent africain.