Noël Tshiani a tout fait pour empêcher la candidature de Moïse Katumbi à la Présidentielle. Cela est bien connu. Mais, après avoir été débouté par la Cour constitutionnelle, il semble avoir revu sa copie. Et n’exclut même pas, en cas de nécessité, une alliance avec le président d’Ensemble pour la République. Une position étrange.
Curieuse position que celle de Noël Tshiani qui ne ferme pas la porte à une éventuelle alliance avec Moïse Katumbi. En effet, le promoteur de la loi sur la « congolité » a fait une déclaration pour le moins surprenante sur Top Congo FM. À la question de savoir s’il y a une possibilité de rapprochement entre Moïse Katumbi et lui, Noël Tshiani a répondu : « S’il faut s’allier même avec le diable, je suis prêt à le faire pour que nous puissions avoir une victoire écrasante. Il faut envisager toutes les éventualités ». Une réponse qui mérite d’être décryptée au regard de la position antérieure de l’intéressé vis-à-vis de Moïse Katumbi.
Noël Tshiani, de l’opportunisme politique ?
Depuis 2021, en RDC, le candidat malheureux à la Présidentielle de 2018, Noël Tshiani, fait parler de lui en raison de sa fameuse proposition de loi sur la « congolité ». Selon cette loi, seuls les Congolais de père et de mère peuvent briguer la magistrature suprême, occuper des postes stratégiques comme ceux de Premier ministre, président de la chambre basse du Parlement ou du Sénat, etc.. Tout le monde voyait clairement que la loi visait principalement Moïse Katumbi. D’où une levée de boucliers de part et d’autre pour faire barrage à cette loi qui, manifestement ne semble porteuse d’aucun avantage pour le pays. Si ce n’est de renforcer les clivages dans un pays fragilisé par une crise sécuritaire sérieuse et profonde dans sa région orientale.
Toutes les tentatives pour faire examiner ladite loi se sont soldées par un silence tout simplement. Si bien que lorsque la CENI a validé la candidature de Moïse Katumbi au même titre que celle de tous les prétendants à la magistrature suprême, Noël Tshiani était hors de lui. Pour lui, il fallait coûte que coûte sortir Moïse Katumbi. Il saisit alors la Cour constitutionnelle, mais a été débouté. Et seulement quelques jours après le verdict du juge constitutionnel, Noël Tshiani trouve que s’il le faut, il pourrait aller en alliance avec celui qu’il voulait à tout prix voir hors de la course. Il se pose un réel problème d’éthique puisque si les intrigues, les coups bas et les volte-face sont monnaie courante en politique, il est des limites qui, une fois franchies, décrédibilisent forcément le concerné. Et Noël Tshiani vient de franchir l’une de ces limites. Par opportunisme politique ?