RDC : plusieurs morts à Beni après le déchaînement de la population contre l’hôtel de ville et une base des Nations unies


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Lucha Beni

Après le massacre de huit civils dans la nuit de dimanche attribué aux rebelles de l’ADF (Forces démocratiques alliées), les populations de Beni, localité fortement touchée par les actes de ces rebelles, s’en prennent ce matin aux locaux de la mairie et à une base des Nations Unies. L’armée a dû user des moyens extrêmes pour les disperser.

Des tirs à balles réelles ont retenti ce matin à Beni. L’armée et la police congolaises ont utilisé les armes à feu pour disperser la population en colère qui a d’abord mis le feu à l’hôtel de ville de la localité avant de s’en prendre aux locaux des Nations unies. Le nombre de victimes n’est pas encore déterminé à l’heure actuelle. « Des manifestants ont cassé des murs d’enceinte d’un de nos bureaux. Des maisons du personnel des Nations unies ont été attaquées et vandalisées », a déclaré un porte-parole de la Monusco. La population de Beni a voulu ainsi manifester son ras-le-bol face aux tueries qu’opèrent chaque jour les rebelles ougandais de l’ADF repliés sur l’est de la RDC depuis 1995.

La nuit d’hier, dimanche à ce jour lundi, huit nouvelles personnes ont été assassinées par ces rebelles. Pour les habitants de Beni, c’en est trop. Ils estiment que l’armée congolaise et les casques bleus de la Monusco présents dans la région ne font presque rien pour freiner le groupe rebelle dans ses élans meurtriers. C’est pourquoi elles organisent depuis quelques jours des manifestations. Samedi dernier déjà l’un de ces manifestants était tombé sous les balles de la police.

Les rebelles de l’ADF ont intensifié leurs actions meurtrières à Beni et dans ses environs depuis le 5 novembre, avec 77 morts déjà enregistrés au sein de la population, d’après les dernières statistiques du baromètre sécuritaire du Kivu du Groupe d’Etude du Congo (GEC). Des experts estiment que les rebelles agissent ainsi en représailles aux opérations militaires lancées contre eux depuis le 30 octobre par l’armée congolaise. La balle est dans le camp du Président Tshisekedi qui a promis à la face du monde de ramener la paix dans cette région de la RDC.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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