La Section de la Protection de l’enfant de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) a annoncé, ce mercredi 20 avril, avoir documenté 157 cas de violations graves des droits de l’enfant dans le cadre des conflits armés en RDC, en mars de l’année en cours.
C’est une alerte que la MONUSCO lance suite aux violations des droits des enfants en raison des conflits armés en RDC. Parmi ces violations figurent des cas de recrutement d’enfants par des groupes armés, des meurtres et des mutilations d’enfants, des violences sexuelles et des attaques contre des écoles et des hôpitaux. Selon la mission onusienne, ces cas sont en augmentation de 39% par rapport au mois de janvier pendant lequel 113 violations ont été documentées.
La RDC, pays au cœur de l’Afrique, est en proie à l’activisme des groupes armés qui « entraîne des conséquences négatives en termes de protection, d’accès aux services, de sécurité alimentaire, de nutrition, d’éducation, etc », a dénoncé, Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, au cours d’une conférence de presse. A en croire la MONUSCO, les rebelles Maï Maï d’Apa na Pale ont commis 30 cas, suivis des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) avec 26 cas commis, puis les Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR FOCA) avec 22 cas.
Quant au groupe communautaire (Maï Maï) Nyatura, il lui a été imputé 21 cas, contre 18 cas pour les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) et 18 cas pour les Maï-Maï Mazembe. Les Maï Maï Malaika se retrouvent avec 4 cas commis. En outre, la MONUSCO indique que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont responsables de trois violations. La majorité de cas ont été enregistrés au Nord-Kivu (71 violations) et en Ituri (48 violations), deux provinces sous état de siège, depuis mai 2021.
Par ailleurs, 30 autres cas ont été documentés au Tanganyika, 6 au Sud Kivu et 2 au Maniema. Face à cette situation, l’ONU note la nécessité de mettre en place une stratégie de travail collectif. « L’aide humanitaire n’étant pas la solution, il est donc essentiel de travailler, collectivement, sur les causes profondes, structurelles, que j’appelle les nœuds gordiens, qui sont à la source de l’instabilité, de l’insécurité et des déficits de développement », a fait remarquer M. Lemarquis.
Pour rappel depuis 2017, l’activisme des groupes armés rend difficile l’intervention humanitaire en RDC, notamment dans la province d’Ituri et du Nord-Kivu, dans l’Est du pays. En mars, Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la fermeture de ses projets à Nizi et Bambu, dans le territoire de Djugu, en Ituri à la suite de l’attaque contre son personnel.