En RDC, la répression policière violente de la marche organisée par l’opposition, samedi dernier, continue de susciter des réactions de réprobation. Après le docteur Denis Mukwege, l’Alliance des forces pour le bien-être des Congolais (AFBC), la CENCO, les États-Unis, la MONUSCO, l’Union Européenne, le Royaume-Uni, etc. ont tous levé le ton contre les violences enregistrées.
Les violences policières enregistrées en RDC, en répression de la marche de l’opposition, samedi, continuent de faire réagir de part et d’autre.
La CENCO réagit
Dans un communiqué lu devant la presse, lundi, par le Secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Donatien N’shole, les évêques congolais ont vertement critiqué le déferlement de violences observé à Kinshasa, samedi. Le communiqué commence par fustiger le fait que les militants de l’UDPS, le parti au pouvoir, aient marché avec des armes blanches (machettes, bâtons) et des pierres. Et ceci au vu et au su de tous y compris des éléments de la police. « Pire encore, certains éléments de la Police nationale étaient porteurs des mêmes outils de violence qu’ils échangeaient visiblement avec des individus en tenue civile, dont certains portaient le dorsal B.S.U ou Brigade Spéciale de l’UDPS, Force du progrès. Avec une telle complicité affichée publiquement, on se demande si cette Brigade Spéciale n’est pas une milice officiellement entretenue », lit-on dans le communiqué.
Au sujet de la répression, les évêques n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère : « Le comble de tout, c’est la répression ignoble et sauvage que les forces de l’ordre et leur milice complice ont infligée aux manifestants y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin. Dans la réalisation de leur œuvre macabre, ils n’ont pas hésité de tirer à balles réelles, visant même le véhicule d’un leader politique », fustige le communiqué. Pour la CENCO, le gouvernement congolais doit aller au-delà de la promesse et diligenter une véritable enquête qui débouchera sur des sanctions effectives contre « toute cette série de malfrats facilement identifiables ». Les évêques ont également rappelé aux hommes en uniforme que leur place est au front pour assurer la sécurité du pays et non dans les villes pour « brimer la population ».
Les États-Unis et l’Union Européenne condamnent les événements
Les États-Unis, la MONUSCO, l’Union Européenne, le Royaume-Uni ont tous condamné ces violences. Les États-Unis ont regretté « l’usage disproportionné de la force » surtout contre un mineur. L’ambassade américaine à Kinshasa a souligné la nécessité de respecter le droit de se réunir, la liberté d’expression et de presse pour les citoyens congolais. « Ces droits sont le fondement d’une démocratie saine. Nous soutenons le droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations », précise le communiqué de la représentation diplomatique américaine.
Le communiqué salue par ailleurs la promptitude avec laquelle le gouvernement congolais s’est saisi de l’affaire en mettant aux arrêts les policiers fautifs. Ce point est également important pour l’Union Européenne qui compte sur la justice congolaise afin que les responsables des violences constatées soient châtiés. « Le respect des libertés publiques, y inclus la liberté de réunion et d’association, est essentiel et constitue un élément déterminant du déroulement d’un scrutin apaisé. Un espace d’expression et de débat sans entrave est indispensable pour permettre aux citoyens de se prononcer librement en vue des élections », indique le communiqué de l’Union Européenne.
La MONUSCO et le Royaume-Uni ont également levé le ton
Avant l’Union Européenne, la MONUSCO avait réagi, exhortant les autorités congolaises à tout mettre en œuvre pour le respect strict des principes sur l’usage de la force dans le cadre du maintien de l’ordre et à faire respecter le droit à la liberté de réunion et de manifestation pacifique. La mission onusienne salue également l’arrestation des policiers qui se sont rendus coupables de violences et attend que la justice se prononce sur leur cas. Même réaction de la part du Royaume-Uni, à travers son ambassade kinoise n’a pas non plus caché toute sa consternation face aux événements du samedi. « Le Royaume-Uni soutient le droit de manifester pacifiquement et la liberté d’expression en tant que pierre angulaire de la démocratie », a soutenu la représentation diplomatique.