Ce mercredi, depuis son QG de Bukavu, Denis Mukwege a répondu à l’appel de Moïse Katumbi. Un appel lancé de la même ville deux jours plus tôt.
La question de la candidature unique de l’opposition continue de défrayer la chronique en cette période de campagne électorale en RDC. Ce mercredi, le prix Nobel de la paix, candidat à la Présidentielle, Denis Mukwege, s’est prononcé sur la question, en réponse à une invite de Moïse Katumbi. Le gynécologue qui n’a visiblement pas digéré l’allure prise par les événements, quelques jours après la rencontre de Pretoria à laquelle il a envoyé des délégués, a tenu à faire une mise au point.
Denis Mukwege recentre le débat
« Le minimum lorsqu’il y a des délégations qui ont fait le travail, c’est bien que les décisions se prennent au sommet. Au sommet, ce sont les candidats. Elles ont fait leur travail, et on devait se réunir au niveau des candidats présidents de la République pour voir leur travail et décider », a-t-il déclaré. Avant d’enchaîner : « Malheureusement, quand ils sont arrivés à Kinshasa, le lendemain il y avait des gens qui s’étaient proclamés, qui ont mis moi, Martin Fayulu et Delly Sesanga à côté de la course ».
Cela dit, Denis Mukwege insiste sur la nécessité pour les Congolais de s’unir comme un seul homme pour relever les nombreux défis qui s’imposent à eux. C’est dire qu’il laisse une ouverture pour la réflexion dans le sens de la désignation d’un candidat unique de l’opposition. « Moi je pense qu’aujourd’hui le pays a vraiment besoin de l’unité nationale pour pouvoir faire face aux difficultés ; on n’a pas besoin de la division, de la manipulation. Cette discussion au sommet n’a jamais eu lieu, les gens se sont autoproclamés. Qu’il dise qu’il me tende la main, je crois que ce n’est pas correct », a-t-il conclu, s’adressant directement à Moïse Katumbi.
À Bukavu, Moïse Katumbi a fait son show
Lundi, c’était Moïse Katumbi qui s’adressait directement à Denis Mukwege en ces termes : « Je demande à mon grand docteur, suivez-moi, nous sommes en train de construire la nation. Dites au docteur Mukwege de se joindre à nous ». Au-delà de Denis Mukwege, Moïse Katumbi cherche même à débaucher dans le camp Tshisekedi. Et c’est sur Vital Kamerhe qu’il a jeté son dévolu, surfant sur les contradictions qu’il y a eu entre le natif de Bukavu et Félix Tshisekedi. « En 2018, on vous a menti que notre frère Vital Kamerhe sera candidat président de la République en 2023 », rappelle Moïse Katumbi qui ne s’arrête pas en si bon chemin. « Après, ils l’ont mis en prison. Allez-vous accepter ces gens qui ont créé de fausses histoires contre lui ? Si tu promets, il faut réaliser. L’actuel Président s’oppose à ton frère Kamerhe », ajoute-t-il.