L’ancien ministre de la Santé de la République démocratique du Congo, Oly Ilunga a été accusé d’avoir détourné plus de 4 millions de dollars de fonds publics collectés pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, ont déclaré ses avocats dimanche tout en affirmant son innocence et en apportant des éléments chiffrés.
Le colonel Pierrot Mwanamputu, Oly Ilunga, ministre de la santé de RDC jusqu’au début de cet été, a été placé en garde à vue samedi matin et sera normalement déféré ce lundi au Parquet général près la Cour de cassation. La police l’accuse d’avoir siphonné un total de 4,3 millions de dollars mis à disposition par le Trésor pour lutter contre Ebola, ont déclaré ses avocats Guy Kabeya et Willy Ngashi dans un communiqué publié sur Twitter. « Le Dr Ilunga n’a jamais tenté de quitter le territoire national pour gagner le Congo Brazzaville. Ce fait précis, du reste infondé, porte atteinte à son honneur et en même temps l’expose au mépris public » ont-ils par ailleurs précisé après que plusieurs messages émanant de la police congolaise aient laissé penser qu’il ait tenter de rejoindre la Congo Brazzaville.
Sur les 4,3 millions de dollars qui auraient été détourné, les avocats d’Oly Ilunga s’insurgent contre l’accusation en déclarant que « force est d’indiquer à ce stade que plus de 1,9 million de dollars américains de cette somme ont été decaisses en un mois après la démission du Dr Oly Ilunga de manière qu’il ne peut nullement en répondre (…) les 2,4 millions de dollars américains mis à la disposition du cabinet du Ministre en 11 mois par le biais du comptable public habilité, les pièces comptables qui gisent dans le dossier attestent à suffisance que cette somme a été exclusivement été utilisée aux fins de la lutte contre la maladie à virus Ebola ».
Nommé par Joseph Kabila, Oly Ilunga avait démissionné de son poste de Ministre de la Santé le 22 juillet 2019 lorsque le nouveau Président, Felix Tshisekedi, l’avait privé de toute responsabilité dans la lutte contre l’épidémie et avait passé le contrôle à Jean-Jacques Muyembe, directeur de l’Institut national de recherche biomédicale de la RDC.
Avant sa démission, Oly Ilunga s’était opposé à l’introduction d’un deuxième vaccin anti-Ebola, produit du laboratoire belge Janssen, filiale de l’Américain Johnson&Johnson, ce qui lui avait valu de nombreuses critiques et inimitiés.