La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé, ce 12 octobre 2023, l’ouverture d’une enquête sur des soupçons d’abus sexuels commis par des Casques bleus tanzaniens. Les faits auraient été commis dans le Nord-Est du pays, dans le village de Mavivi.
Selon les premiers résultats de l’enquête, les Casques bleus auraient eu des relations sexuelles tarifées avec des mineurs. La MONUSCO a précisé qu’elle prendrait « toutes les mesures nécessaires » pour traduire les responsables en justice.
Ce nouveau scandale est le dernier d’une longue série d’abus sexuels commis par des Casques bleus en République Démocratique du Congo. En 2016, une enquête de l’ONU avait révélé que des Casques bleus de plusieurs nationalités avaient commis des abus sexuels sur des centaines de femmes et de filles congolaises.
L’ONU a pris des mesures pour lutter contre ces abus, notamment en renforçant les formations des Casques bleus et en mettant en place un mécanisme de plaintes. Cependant, les abus sexuels persistent, ce qui met en cause l’efficacité de ces mesures.
En République Démocratique du Congo, le scandale est susceptible de renforcer le sentiment d’impunité des Casques bleus et de saper la confiance des populations locales. Il pourrait compliquer les efforts de l’ONU pour stabiliser le pays.
Historique des scandales d’abus sexuels commis par des Casques bleus en Afrique
Les scandales d’abus sexuels commis par des Casques bleus en Afrique ne sont pas nouveaux. Le premier scandale a éclaté en 2004 en République Démocratique du Congo. Le scandale est énorme. Des Casques bleus marocains ont été accusés d’avoir abusé sexuellement de dizaines de femmes et de filles. Depuis lors, de nombreux autres scandales éclatent dans des pays comme la Côte d’Ivoire, la Centrafrique, le Mali et le Niger.
En RDC, les scandales d’abus sexuels commis par des Casques bleus sont particulièrement récurrents. En 2016, une enquête de l’ONU a révélé que des soldats de plusieurs nationalités, dont des Marocains, des Indiens et des Pakistanais, avaient commis des abus sexuels sur des centaines de femmes et de filles congolaises.
2020, un nouveau scandale a éclaté, impliquant des Casques bleus burundais. Le drame se déroule dans la ville de Bunia, dans l’Est de la RDC.
Dans d’autres pays d’Afrique
En Côte d’Ivoire, des Casques bleus de l’ONU abusent sexuellement de plusieurs femmes et de filles mineures, en 2004 et 2005.
Sur le territoire de la Centrafrique, des Casques bleus de plusieurs nationalités, dont des Marocains, des Égyptiens et des Bangladais, abusent de plusieurs femmes et de filles, en 2014 et 2015.
Au Mali, des Casques bleus de l’ONU abusent sexuellement de plusieurs femmes et de filles, en 2017.
Au Niger, des Casques bleus sont accusés d’avoir abusé sexuellement de plusieurs femmes et de filles, en 2022.
Et maintenant que doit faire l’ONU
Pour mettre fin aux abus sexuels commis par ses troupes, l’ONU est attendue pour prendre des mesures plus fermes.
Notamment renforcer les sanctions à l’encontre des Casques bleus reconnus coupables d’abus sexuels. Mais aussi mettre en place un mécanisme de surveillance indépendant pour enquêter sur les allégations d’abus.
Enfin, il est nécessaire pour l’ONU de travailler en étroite collaboration avec les autorités locales pour lutter contre l’impunité et sensibiliser les populations aux droits des femmes et des enfants.