RDC : Ne Muanda Nsemi dévoile ses ambitions ministérielles


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Nemwanda Nsemi
Nemwanda Nsemi

Ne Muanda Nsemi, le chef de Bundu dia Kongo ambitionne de faire son entrée dans le nouveau gouvernement congolais. Il l’a très clairement dit au sortir d’une audience accordée par le Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge.

Le nouveau Premier ministre congolais, Sama Lukonde Kyenge, continue les consultations en vue de la formation de son gouvernement. Lundi, entre autres personnalités, il a reçu l’ancien député Zacharie Badiengila encore connu sous le nom de Ne Muanda Nsemi.
A sa sortie d’audience, l’homme s’est ouvert à la presse sur ses intentions d’intégrer le nouveau gouvernement. « J’ai parlé avec le Premier ministre de la formation du gouvernement. Je lui ai dit notre intention de faire partie de ce gouvernement, mon parti et moi, parce que la dictature qui a gangrené ce pays, a combattu la liberté de pensée et d’opinion pendant 19 ans, a été beaucoup combattu par l’UDPS et par mon parti. Maintenant qu’on tend vers la formation d’un nouveau gouvernement, il était tout à fait normal que nous venions voir le Premier ministre pour lui parler de vive voix de notre intention de faire partie de son gouvernement », a-t-il laissé entendre, avant de rappeler son passé de parlementaire dans la même législature que l’actuel Premier ministre.

Chef d’un mouvement politico-religieux, Bundu dia Kongo (BDK), créé depuis 1969, Ne Muanda Nsemi a un sulfureux passé ponctué d’arrestations et même d’évasion. En 2008, son mouvement a été interdit en raison de ses revendications autonomistes, de sa volonté de voir se reconstituer l’ancien royaume du Kongo, et des affrontements entre ses partisans et les forces de l’ordre. Après quelques années d’accalmie, il dégaine encore contre le régime de Joseph Kabila et est finalement arrêté en mars 2017. Deux mois plus tard, il s’évade de prison, avec l’aide de ses partisans armés.

Après l’installation au pouvoir de Félix Tshisekedi, Ne Muanda Nsemi fait encore parler de lui en se proclamant président de la République, le 4 janvier 2020. Nouveaux heurts entre ses partisans et la police. Nouvelle arrestation pour « rébellion », « atteinte à la sûreté de l’État » et « incitation à la haine tribale » en avril 2020. Peu de temps après cette arrestation, le “gourou” a été transféré dans un centre psychiatrique pour déterminer s’il jouit de toutes ses capacités mentales. Il recouvrera sa liberté quatre mois plus tard et recevra même la visite de la Première dame, Denise Nyakeru, en son domicile.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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