RDC, Mort de Dido Kankisingi : des acteurs du monde de la justice manifestent à Kindu


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Dido Kankisingi
Dido Kankisingi

À Kindu, dans le Maniema, la mort du jeune avocat Dido Kankisingi ne laisse pas indifférent. Ce mercredi, ses collègues du barreau et d’autres acteurs du monde judiciaire ont battu le macadam pour protester et réclamer justice pour leur camarade.

« Justice pour Dido ! », « Stop aux violences politiques ! » Voilà les slogans qui ont rythmé, ce mercredi, les pas des avocats et autres acteurs judiciaires dans les rues de Kindu. Ils ont décidé de marcher pour protester contre le meurtre de leur collègue Dido Kankisingi mortellement atteint lors des affrontements entre les jeunes de l’UDPS, de Félix Tshisekedi, et ceux du parti Ensemble pour la République, de Moïse Katumbi. Le drame s’est déroulé mardi, au moment où Katumbi marchait vers le lieu où devait se tenir son meeting.

La centaine de manifestants a eu pour point de chute le parquet général de la province du Maniema où un mémorandum a été lu. « Nous avons un profond regret de la disparition inopinée de notre estimé confrère Maître Dido Kankisingi (…) Nous venons avec ce mémo devant le parquet général du Maniema afin que le procureur général qui est le maître de l’action publique dans le Maniema puisse déclencher l’action publique en menant les enquêtes appropriées afin de dénicher tous ceux qui ont été à la base de la mort de maître Dido », a déclaré le porte-parole des manifestants, Félix Okengue.

Ensemble pour la République : un parti martyr ?

Dido Kankisingi, qui était le président de la ligue des jeunes du parti Ensemble pour la République, est le deuxième cadre perdu par ce parti entre juillet et novembre. Le premier était l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okende, froidement abattu, et dont le corps sans vie, abandonné dans son véhicule, a été retrouvé au matin du 13 juillet 2023. Les conclusions de l’enquête sur ce crime sont toujours attendues.

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En dehors de ces deux cadres assassinés, deux autres sont depuis quelques mois dans les lieux de la détention. Il s’agit du député provincial Mike Mukebayi arrêté depuis le 23 mai 2023 après son passage sur une émission télé. Au moins quatre chefs d’accusation sont retenus contre lui : outrage au chef de l’État, propagation de faux bruits, incitation à la haine tribale et imputations dommageables.

Il y a également le conseiller spécial et politique de Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda, mis aux arrêts depuis le 30 mai 2023. Il est, entre autres, accusé de collaborer avec des responsables du M23 et des officiels rwandais en vue de perpétrer un coup d’État et d’installer au pouvoir un ressortissant katangais. Tout se passe comme si une épée de Damoclès était suspendue sur la tête des cadres du parti Ensemble pour la République. Comme s’il y avait un acharnement contre le parti de Katumbi en particulier.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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