L’ex-gouverneur de la grande province du Katanga au sud de la RDC, Moïse Katumbi, a appelé vendredi à la formation d’un « front républicain », sans pour autant annoncer adhérer à la coalition d’opposition du G7. Mardi dernier, il a annoncé son départ du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti au pouvoir.
Moïse Katumbi ne va pas créer de nouveau parti et ne prendra pas la tête du G7, la coalition d’opposition issue de petites formations politiques récemment sorties de la majorité présidentielle. Le richissime ex-gouverneur du Katanga, province au sud de la République démocratique du Congo (RDC) s’est exprimé vendredi chez nos confrères de RFI.
Il a quitté mardi le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti du président Joseph Kabila dont il a été un des plus importants soutiens lors des élections présidentielles en 2006 et 2011. Il a également annoncé le 29 septembre dernier sa démission du poste de gouverneur de province.
« Avec tout le monde »
La nouvelle coalition d’opposition du G7 s’était réjoui de voir une figure de premier plan quitter le PPRD qui pourrait faire figure de chef de file pour ces partis politiques dissidents. « Et je serai avec tout le monde, que ce soit la majorité présidentielle, l’opposition, le G7 et la société civile. Je serai à leur côté pour que nous puissions reprendre la liberté d’expression, les droits de l’homme, et renforcer cette jeune démocratie. Je fais un appel à toutes les forces vives », a rétorqué Moïse Katumbi qui appelle à la formation d’un « front républicain ».
A 14 mois de la Présidentielle il a indiqué ne pas être d’accord avec la majorité au pouvoir sur l’organisation du calendrier électorale qui ne peut qu’aboutir à un « glissement », un report de la présidentielle prévue le 27 novembre 2016, en même temps que les législatives. Selon lui, il s’agit d’une manœuvre préparée de longue date par le pouvoir en place.
Une décision « prévisible » pour le gouvernement
« Cela fait plus ou moins deux ans que j’essaye de partager avec mes frères du PPRD le risque de tuer vraiment notre jeune démocratie », a-t-il ajouté. En cause, les sept élections locales qui sont prévues avant le scrutin présidentiel. L’opposition politique congolaise reproche au président Kabila de vouloir repousser la Présidentielle en mettant en place un calendrier électoral trop chargé.
Le porte-parole du gouvernement a critiqué la décision « prévisible » de Moïse Katumbi, président du club de football du Tout Puissant Mazembe, un des plus populaires du pays. Il l’a accusé d’être à la solde des pays occidentaux voulant déstabiliser le pays pour empêcher un rapprochement économique de la RDC en cours avec la Chine.